« La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées accorde la priorité de la scolarisation de l’enfant en situation de handicap en milieu ordinaire, c’est-à-dire dans une école ou un établissement scolaire du second degré dans une classe ordinaire », rappelle Nathalie Gerrier, cofondatrice du réseau Handirect Services. Mais qu’en est-il dans les faits ?
« Malheureusement, l’Education nationale ne compte pas le nombre d’élèves porteurs de trisomie 21 scolarisés dans les écoles ordinaires mais seulement le nombre d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire. Il est donc impossible de connaître la situation exacte à l’heure actuelle », déplore celle qui est aussi présidente de Grandir à l’école et en société(1).
S’il est donc difficile de savoir combien d’enfants porteurs de trisomie 21 sont scolarisés en milieu ordinaire, cela n’empêche pas Nathalie Gerrier de faire part de ses inquiétudes : « De plus en plus d’écoles refusent les élèves porteurs de trisomie 21 lorsque l’AESH [accompagnant des élèves en situation de handicap] n’est pas présent, et l’argument le plus souvent entendu est qu’ils n’ont pas le niveau. Dès lors, la plupart du temps, ces enfants sont dirigés vers les IME [instituts médico-éducatifs] et ce, sans réelle connaissance de ce qu’ils vont y faire. »
Enfin, elle regrette que « ces enfants soient de moins en moins acceptés en ULIS [unités localisées pour l’inclusion scolaire] car, encore une fois, on estime qu’ils n’ont pas le niveau ». Face à ces constats, elle s’insurge : « Il est nécessaire que les familles disent que leurs enfants ont leur place en école ordinaire. Ce n’est plus aux familles de subir le manque de formation des professeurs, le manque de formation des écoles, des directeurs et des AESH ! »
(1) Association pour la scolarisation, l’insertion professionnelle et sociale des enfants et jeunes porteurs de trisomie 21.