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Jean-Patrick Gille : « Nous sommes prêts à être l’opérateur de suivi des jeunes »

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Le président de l’Union nationale des missions locales (UNML) explique comment, avec leurs 9 000 conseillers et leur implication dans les différents dispositifs d’aide à l’emploi, les missions locales jouent un rôle essentiel dans l’insertion des jeunes. Entretien.
Pourquoi avoir mis en place cette Semaine nationale des missions locales ?

C’est chaque année l’occasion d’évoquer et de mettre en valeur le travail que font les missions locales, mais aussi de rappeler qu’elles sont opératrices de grandes politiques publiques. Nous assurons l’accompagnement des jeunes dans le cadre du parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA), de la garantie « jeune », qui en est une modalité spécifique, ou encore du contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS). En tant qu’associations locales, nous menons toute une série d’initiatives sur les territoires. Et, depuis une dizaine d’années, nous développons une offre de services à destination des entreprises : travailler sur les compétences avec eux nous permet d’offrir de meilleures réponses aux jeunes accompagnés.

Pour autant, les missions locales n’ont pas l’exclusivité du suivi des jeunes demandeurs d’emploi.

Non, évidemment. Pôle emploi accompagne aussi les jeunes. Mais nous avons une convention de partenariat renforcé avec lui dans le cadre duquel il nous adresse des jeunes. Cela étant, nous serions prêts à devenir l’opérateur de suivi des jeunes !

En auriez-vous les moyens ?

Pas vraiment, en l’état. Nous avons des moyens bien moins importants que Pôle emploi. Mais cela ne nous empêche pas d’avoir une couverture territoriale proportionnellement supérieure. Nous comptons 9 000 conseillers pour un public limité aux jeunes de 16 à 25 ans. Pôle emploi doit avoir à peu près 20 000 conseillers en face à face. Mais la question des moyens est toujours une inquiétude malgré les conventions pluriannuelles d’objectifs. Cette année, par exemple, alors que le gouvernement nous avait garanti le maintien des crédits, nous constatons dans les faits une baisse globale (de – 4 % à – 10 % selon les régions). C’est une situation d’autant plus surprenante qu’à côté de cela – et on s’en félicite –, des crédits importants sont annoncés pour former les jeunes dans le cadre du plan investissement compétence (PIC).

Etes-vous impliqués dans cette démarche ?

Disons que nous nous sommes manifestés fortement pour y être réellement associés, étant donné que la moitié des bénéficiaires seront des jeunes peu ou pas qualifiés [1 million]. La mise en place du PIC va se faire en deux temps : d’abord, des conventions d’amorçage pour boucler rapidement le plan « 500 000 formations », lancées à l’automne, puis les « vraies » conventions pluriannuelles régionales d’investissement dans les compétences. Nous redoutons que la première phase reproduise la méthode du plan « 500 000 formations », à laquelle nous n’avions pas été réellement associés – ce qui ne nous a pas empêchés de placer des jeunes en formation dans ce cadre.

Les premiers bilans de cette opération ont conclu à la faiblesse de l’accompagnement. Il s’agit donc d’en tirer les conséquences : quand on veut cibler des publics en grande difficulté, peu qualifiés, il faut mixer formation, accompagnement et mise en situation d’emploi. Il serait donc judicieux que des crédits du PIC soient dégagés en faveur de l’accompagnement. C’est ce que nous défendons auprès de nos interlocuteurs. Mais il faudrait convaincre Bercy… En tous les cas, les missions locales sont prêtes.

Les missions locales tombent à PIC

La 3e édition de la Semaine des missions locales, qui s’est achevée le 23 mars, a montré que les associations financées par les pouvoirs publics locaux et nationaux informent, orientent et accompagnent les jeunes dans leur chemin vers l’emploi depuis 1982. En 2016, 1,37 million de jeunes avaient été en contact avec l’un de leurs 6 920 lieux d’accueil, soit 39 % de la tranche d’âge, selon l’Union nationale des missions locales (UNML). Et 566 000 contrats de travail ont été signés cette année-là par des jeunes accompagnés. Mais, alors qu’elles sont opératrices de nombreux dispositifs « emploi », elles doivent encore souvent jouer des coudes pour défendre leurs crédits et se voir pleinement associées au pilotage des politiques pour l’emploi des jeunes, explique Jean-Patrick Gille, président de l’UNML.

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