Les Assises nationales des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ont été l’occasion de faire un premier bilan de la mise en application de la loi d’adaptation de la société au vieillissement (« ASV »), entrée en vigueur au 1er janvier 2016. Cette loi, rappelons-le, a, entre autres, mis fin au terme de « logement-foyer » pour le remplacer par celui de « résidence autonomie ». « Un nouveau souffle, une nouvelle ère a été initiée avec cette loi, juge Stéphane Corbin, directeur de la compensation à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Désormais, les résidences autonomie ont trouvé leur place. Le maintien à domicile n’est plus forcément la meilleure solution et l’ensemble des territoires ont bien compris l’intérêt du forfait autonomie. »
Mais tout n’est pas parfait. Ainsi, Gauthier Caron-Thibaut, conseiller à la direction de l’action sociale de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), et Michel Chatot, président d’Arpavie – groupement associatif de résidences pour personnes âgées –, estiment que « les besoins en travaux sont très importants afin de maintenir à flot le parc des résidences autonomie. En effet, souvent, le patrimoine ne correspond plus aux besoins réels des personnes âgées ».
Michel Chatot va plus loin en indiquant « que les petites communes ont de plus en plus de mal à assumer ces structures ». Pour Benoît Calmels, délégué général de l’Uncass (Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale), « désormais, il est temps de réfléchir à l’évolution de la résidence autonomie, à un nouveau modèle. Pour cela, il faut connaître les populations, les futurs résidents, leurs besoins. Il faut se demander comment maintenir un service nécessaire sur les territoires tout en imaginant des modèles différents. »
Pour François Georges, président des résidences services senior Les jardins d’Arcadie, « les résidences services et les résidences autonomie ne s’opposent pas ». Il estime notamment que « les résidences services seniors représentent une alternative essentielle entre le domicile historique et les structures médicalisées, et répondent aux besoins des seniors d’aujourd’hui en proposant un habitat adapté ». Toutefois, il pointe une différence majeure entre les deux : « Les résidences services senior permettent une meilleure individualisation des services. Les résidences autonomie sont trop petites, ne se trouvent pas dans les centres-villes, donc loin des commerces, des moyens de transport. Il n’y a pas de lien social. »
Pour Benjamin Misery, directeur général des résidences seniors Les Senioriales, la grande force des résidences services est justement d’offrir plus de mixité sociale, plus de mixité intergénérationnelle « grâce au développement de multiples projets comme des chorales, des cours, des pratiques sportives ». « Les personnes âgées ne sont pas toutes handicapées, malades ou dépendantes. L’habitat collectif permet aussi, d’une certaine manière, de régler le problème de l’isolement. »