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Chaud devant !

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Mettant en application une promesse d’Emmanuel Macron, l’Etat finance les distributions de repas aux migrants à Calais, tout en continuant à détruire leurs abris de fortune pour éviter la reconstitution de la tristement fameuse « jungle ». Une ambiguïté que les migrants et les associations ne digèrent pas.

C’est à bord de deux food trucks mobiles que ces repas sont distribués, l’Etat ayant mandaté pour sept mois l’association La Vie active pour organiser ces distributions. Elles se déroulent deux fois par jour sur trois lieux de la ville, du lundi au dimanche. Entre 9 heures et 11 heures, les migrants ont accès à un petit déjeuner avec des boissons chaudes, du fromage, du pain, du beurre, de la confiture. Et de 15 heures à 18 heures, un repas chaud les attend avec une ration de plus à se réchauffer plus tard.

Sur le papier, rien à redire, tout est bien organisé. Mais dans les faits, les migrants ne sont pas au rendez-vous. Le président de l’association L’Auberge des migrants, Christian Salomé, commente la situation : « Les réfugiés ne comprennent pas que, d’un côté, l’Etat leur tend la main en leur donnant à manger et, de l’autre main, les CRS détruisent leurs abris. De plus, un des lieux de distribution est entouré de barbelés, avec, à proximité, des policiers pour assurer la sécurité de la distribution. Tout cela ne les aide pas à avoir confiance. » Une information qui a été confirmée par la préfecture du Pas-de-Calais, qui a, depuis, réagi, fait retirer ces barbelés et demandé aux forces de l’ordre de se faire un peu plus discrètes.

Aujourd’hui, les migrants sont un peu plus nombreux à venir s’alimenter, mais la majorité préfère toujours s’abstenir. Face à ce constat, plusieurs associations ont repris leurs distributions, loin d’en être satisfaites : « Nous ne voulons pas reprendre le flambeau, mais si les migrants sont prêts à s’affamer, nous ne pouvons pas rester sans rien faire. »

L’Etat poursuit son objectif de ne pas voir se bâtir de nouveau des camps et continue de mener des opérations pour retirer les abris de fortune découverts dans le Calaisis. Dans ce contexte, comment établir une relation de confiance entre les migrants et l’Etat ?

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