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Une politique sans foi, ni toit

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Les 34 associations du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées (CAU) ont exprimé leurs inquiétudes, mercredi 7 mars, quant à la fermeture imminente des places en hébergement d’urgence ouvertes pour l’hiver.

En annonçant « 5 000 personnes jetées à la rue en début de semaine ! », le communiqué de l’association Droit au logement, publié le 4 mars, est peut-être exagéré. Mais il recouvre une réalité : les 5 000 places supplémentaires pour le plan « grand froid » fermeront sous peu. Certaines ont déjà commencé à fermer cette semaine et les 15 000 autres places ouvertes pour l’hiver devraient fermer progressivement à partir du 31 mars, date de la fin de la trêve hivernale. « Un compte à rebours infernal imposé par l’hébergement saisonnier », pour Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui évoque la lassitude des travailleurs sociaux face à une situation qui se répète chaque année.

En 2016, le CAU était parvenu à faire pérenniser 5 000 de ces places, mais cette année, c’est l’incertitude qui prédomine. « A trois semaines de la fin de la trêve hivernale, nous sommes dans le flou le plus total, aucune annonce n’a été faite. On est face à une gestion à la petite semaine d’une question pourtant considérée comme centrale par le gouvernement. »

Si les associations ont salué la mise en place du plan quinquennal « logement d’abord », elles perçoivent les coupes budgétaires dans le secteur du logement social comme un contre-sens. Le CAU évoque ainsi de « bonnes propositions » comme la création de 10 000 places pour personnes isolées en pensions de famille ou la construction de 40 000 logements sociaux par an – contre 35 000 en 2016 – et des mesures qu’il juge inquiétantes : la baisse de 5 € puis le gel des APL pour 2018 et la suppression des APL accession qui permettaient aux personnes aux revenus modestes d’accéder plus facilement à la propriété. Mais c’est surtout la baisse, prévue dès 2018, de 20 millions d’euros par an sur quatre ans pour les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) qui cristallise les critiques. Un millier de places pourraient fermer dans ces centres qui prennent en charge sur le long terme les personnes les plus en difficulté avec un accompagnement spécifique.

Dans le même temps, les crédits alloués à l’hébergement d’urgence ont augmenté de 11 % par rapport au budget initial de 2017. « Le gouvernement privilégie l’hébergement précaire à l’hébergement durable, qui aide les personnes à s’insérer, ce qui est contraire aux objectifs du plan “logement d’abord” », estime Florent Guéguen. Des objectifs qui seront probablement difficiles à tenir, avec la baisse constante de la part du PIB consacrée au logement : à 1,69 %, elle est à son plus faible niveau depuis 2007.

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