Unifaf, l’organisme paritaire collecteur des fonds de formation pour le secteur sanitaire, social et médico-social, a présenté, mardi 6 mars, les résultats de son « enquête emploi ». Réalisée sur six mois, elle devrait permettre aux salariés de mieux choisir leur parcours professionnel et aux partenaires sociaux de « mieux orienter les fonds de la formation autour des nouveaux enjeux du secteur ». Car ils sont nombreux. Le secteur, qui a connu une augmentation de 12 % de sa masse salariale en cinq ans, compte aujourd’hui 785 600 salariés. Une bonne dynamique d’emploi qui s’appuie sur le médico-social (57 % des emplois), sur le sanitaire (21 %) et sur le social (18 %).
Mais si, parmi les 8 000 associations interrogées, 55 % affirment vouloir recruter en CDI, plus d’une sur trois n’y parvient pas, faute de candidatures. Le secteur des personnes âgées est, par exemple, en peine, avec un recul de ses effectifs de 4 points, à mettre en lien avec des conditions de travail difficiles et l’implantation de certains établissements dans des zones rurales. Les difficultés de recrutement sont en effet souvent liées aux territoires (peu attractifs, situés à la frontière de pays comme l’Allemagne, aux salaires et aux conditions de travail plus intéressants). D’autant que la pyramide des âges n’est pas favorable : 22 % des effectifs ont 55 ans et plus (contre 14 % en 2007) et le taux des moins de 30 ans baisse, passant de 14 % en 2007 à 11 % dix ans plus tard. Ce qui laisse présager près de 150 000 départs en retraite potentiels en 2025.
D’autre part, la qualification des salariés du secteur augmente : 44 % des salariés ont un niveau BEP ou CAP (+ 2 points par rapport à 2012), tandis que le nombre de salariés ayant un niveau inférieur au BEP est, lui, en baisse, passant de 15 % à 12 %.
L’enquête révèle également que le secteur se restructure profondément. Avec le phénomène de regroupement des associations, leur nombre a baissé de 10 % en cinq ans. Et 40 % des associations collaborent déjà en réseaux, d’où l’importance nouvelle des postes de responsables ou de coordinateurs de secteur (+ 176 %). Actuellement, 520 associations concentrent 70 % des salariés et la tendance devrait encore s’intensifier, puisque 19 % des associations pensent également à un regroupement.