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La vengeance en 4x3

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« Violée pendant qu’elle agonisait. » « Et toujours pas d’arrestation ? » « Pourquoi, chef Willoughby ? » Les trois phrases s’étalent sur des panneaux publicitaires rouge sang à l’entrée d’une bourgade typique de l’Amérique profonde, qui ne sera plus tranquille pour longtemps. L’initiative, volontairement provocatrice, provient d’une mère de famille éplorée qui ne supporte plus de voir l’enquête sur sa fille, sauvagement assassinée, patauger depuis des mois. En médiatisant l’affaire, Mildred Hayes espère voir la police locale prendre ses responsabilités. Un problème, cependant : Willoughby, le chef de la police mis en cause par les panneaux, en plus d’être grandement apprécié par la communauté, est atteint d’un cancer incurable. Il n’en faut pas plus pour retourner l’opinion publique contre Mildred, qui tiendra bon, coûte que coûte, pour faire éclater la vérité face aux pressions de la police et des habitants de la petite ville.

Frances McDormand (bien connue depuis Fargo, réalisé par les frères Coen) colle ici parfaitement au rôle de la femme forte qui n’a plus rien à perdre. L’actrice fait partie de ces « gueules » de cinéma qui peuvent, en une mimique, transmettre un état émotionnel à l’écran. Le casting n’est pas en reste : chaque personnage a sa singularité et sonne juste. On retrouve avec plaisir Woody Harrelson dans le rôle de l’officier et Sam Rockwell dans celui de son adjoint un peu stupide, qui rempilent après 7 Psychopathes, le précédent long métrage de Martin McDonagh. A noter l’apparition inattendue et sympathique de Peter Dinklage (le personnage de Tyrion Lannister dans Games of Thrones) en amoureux éconduit de Mildred Hayes.

On pourrait croire le scénario des Panneaux de la vengeance fondé sur un fait réel, tant son postulat de départ est bien trouvé et son déroulement surprenant. Quand il raconte l’escalade progressive qui bouscule la routine de la bourgade endormie et la vindicte de ses habitants à l’égard de Mildred, 3 Billboards n’est jamais moralisateur. Quelque peu cynique, comme l’était déjà 7 Psychopathes, il dépeint les vices d’une Amérique profonde (un brin réactionnaire), sans placer son héroïne sur un piédestal. Novateur et profond, son questionnement sur la justice sauvage et la loi du talion laisse songeur, même une fois les lumières rallumées.

3 Billboards. Les panneaux de la vengeance

De Martin McDonagh – Avec Frances McDormand – En salles

Culture

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