Recevoir la newsletter

Les nouveaux diplômes à la loupe

Article réservé aux abonnés

Tour d’horizon, commenté par des représentants des professions, des modifications dans chacun des diplômes concernés par la réforme.
Assistants de service social

Le domaine de compétence (DC) n° 2 s’est étoffé – non pas en nombre d’heures, mais en diversité des enseignements. Baptisé « Expertise sociale » dans le document de 2004, il devient « Analyse des questions sociales de l’intervention professionnelle en travail social »). A l’inverse, le DC 1 (« Intervention professionnelle en travail social ») semble accuser « une petite perte », note Joran Le Gall, président de l’ANAS.

« Globalement, nous sommes plutôt satisfaits du projet de référentiel, juge Joran Le Gall. Nous avions beaucoup de craintes au départ, mais nous retrouvons bien les grands axes de notre profession. » Le mémoire de pratique professionnelle, dont une rumeur prédisait la disparition, est maintenu. Les étudiants le soutiendront encore lors d’une épreuve organisée par la direction régionale de la jeunesse et de la cohésion sociale.

Pour l’avenir, le président de l’ANAS plaide pour des passerelles facilitant la poursuite d’études vers des masters (en travail social, en sciences humaines, en gestion). Il faudrait faire en sorte qu’un professionnel diplômé avant la réforme puisse accéder au grade de licence sans refaire toute la troisième année, par exemple en introduisant une validation des acquis de l’expérience, plaide-t-il.

Conseillers en économie sociale et familiale

Parmi les cinq diplômes, celui de CESF présente une particularité : seule la troisième année est concernée par la réingénierie (les deux premières sont couvertes par un brevet de technicien supérieur). Dès lors, les nouveaux diplômes seront délivrés dès 2019. « Cela va se faire au forceps. Depuis le départ, cette réingénierie est menée selon un calendrier très serré, alors que nous avions demandé à avoir du temps pour réfléchir », regrette Eliane Marroc, présidente de France ESF.

Elle déplore que dans la définition du CESF, il n’y ait encore « aucune référence à l’obligation de discrétion ni au respect de la confidentialité, alors que dans le référentiel des assistantes sociales, le secret professionnel est bien mentionné ».

Pour autant, les propositions de France ESF ont été en grande partie entendues par la CPC. Une nouvelle épreuve portera sur l’étude d’une situation d’accompagnement éducatif budgétaire. La conduite de projets de développement social territorial est désormais bien mentionnée parmi les fonctions accomplies par les CESF. Ou encore, le texte prend mieux en compte les aspects concernant la coordination d’équipe en petite structure.

Éducateurs de jeunes enfants

Véronique Jacquet, coprésidente de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE), tire un bilan plutôt positif de la réingénierie. Elle renforce des aspects issus de la réforme de 2005, comme l’accent mis sur la relation et l’accompagnement du jeune enfant en coopération avec sa famille et dans son environnement social, ou encore l’élaboration et la mise en œuvre du projet social, éducatif et pédagogique, constate-t-elle. De même, la notion d’expertise éducative et sociale de l’EJE sort « renforcée ». Le référentiel de compétences fait davantage ressortir son rôle dans l’accès du jeune enfant et de sa famille aux propositions artistiques et culturelles.

Le document liste cinq fonctions remplies par l’EJE, au lieu de quatre. La nouvelle s’intitule « contribution à la compréhension et à l’évolution du domaine éducatif et social de la petite enfance ». Elle regroupe, entre autres, les activités suivantes : « organiser une veille sur la politique de la famille et le champ de la petite enfance », « actions de prévention et de communication sur des questions d’éducation et de santé liées à la petite enfance », « actions favorisant la participation des parents et la valorisation de leurs compétences »…

De plus, « on a évité l’écueil d’un passage en posture de management, se réjouit Véronique Jacquet. On ne le souhaitait pas car il y avait un risque que l’ensemble des EJE soient d’emblée détachés du terrain alors que leurs missions au sein des équipes – avant une éventuelle évolution en poste de direction – sont essentielles. »

Éducateurs spécialisés

« Dans le référentiel, il n’y a pas grand-chose qui change », tranche Jean-Marie Vauchez, président de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES). Pour lui, l’essentiel se trouve dans les évolutions communes aux cinq diplômes, en particulier le socle commun et le rapprochement avec les universités.

Il attire l’attention sur un point encore flou : la répartition exacte de la durée des stages. « C’est un sujet qui fâche », car les critères européens imposent un découpage par semestres. Or, les étudiants éducateurs spécialisés doivent actuellement réaliser deux stages d’au moins huit semaines chacun et un stage de sept à neuf mois. Ce stage long risque donc d’être « semestrialisé », regrette Jean-Marie Vauchez, qui note que certaines écoles l’ont déjà raccourci.

Le président de l’ONES invite par ailleurs à réfléchir à de futures spécialisations qui deviendraient accessibles après le diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé. Elles pourraient porter par exemple sur la protection de l’enfance, le handicap ou encore l’insertion et l’hébergement, des domaines qui sont traités rapidement au cours des trois ans de formation.

Éducateurs techniques spécialisés

Le nouveau référentiel présente une définition du métier plus consistante, en insistant davantage sur l’accompagnement des publics, relève Christine Sovrano (CGT), formatrice en travail social. L’éducateur technique spécialisé « assure un accompagnement éducatif [des] personnes présentant un handicap ou des difficultés d’ordre social ou économique par l’encadrement d’activités techniques », lit-on dans le texte.

Il cite des secteurs d’interventions plus diversifiés : entreprises adaptées, établissements et services d’aide par le travail (ESAT), mais aussi chantiers éducatifs, entreprises ordinaires, chantiers et ateliers d’insertion, centres d’adaptation à la vie active…

Les compétences sont beaucoup plus nombreuses que dans le référentiel de 2009. De nouveaux contenus de formation apparaissent, comme « l’environnement et le développement durable » ou encore « les violences faites aux femmes ».

Christine Sovrano regrette néanmoins qu’après « une inflation des certifications » déjà connue en 2009, « il y en a[it] encore plus » dans le nouveau document. Elle juge cela « dommage car on consacrera plus de temps aux épreuves et moins de temps à la construction d’une “professionnalité” ».

Actualités

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur