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Le secteur privé dans les starting-blocks

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Parce que leur structure juridique et leur modèle économique les préparent mieux aux mutations, les acteurs privés de la prise en charge du vieillissement ont une longueur d’avance dans la marche vers la télémédecine.
Julien Jeanneau, responsable des études prospectives, groupe LNA Santé « Nous n’avons pas attendu de prendre le train en marche »

« Dès 2013, LNA Santé – un groupe de 70 établissements de prise en charge de personnes âgées, handicapées – a pris des risques en misant fortement sur la télémédecine. Aujourd’hui, 31 projets médicaux axés sur la télémédecine sont portés par 23 de nos établissements (EHPAD [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes], SSR [soins de suite et de réadaptation], HAD [hospitalisation à domicile]) sur les 70 que compte le groupe. Nous avons été les premiers à y croire et nous n’avons pas attendu de prendre le train en marche. Les actualités récentes nous donnent raison. Toutes les parties prenantes sont unanimes, notamment l’assurance maladie : la télémédecine doit se développer en France. Le groupe LNA Santé développe principalement deux actes de télémédecine : la téléconsultation et la téléexpertise. Les principaux besoins de nos résidents en EHPAD sont la gériatrie clinique, les plaies chroniques et la cicatrisation, les troubles du comportement de la personne âgée, le diagnostic ECG (électrocardiogramme) à l’entrée du résident en EHPAD et l’hygiène bucco-dentaire. Un comité national de télémédecine a été mis en place au siège, il y a deux ans, avec un référent opérationnel, un référent technique et un référent juridique. Les projets de télémédecine sont portés par l’établissement et le siège. Ils ont été développés soit en autofinancement, soit dans le cadre de financements des agences régionales de santé (ARS) quand le groupe a remporté des appels à projets, soit dix ces dernières années. La barrière économique de la télémédecine en EHPAD étant levée, il sera désormais plus facile pour le groupe LNA Santé de mettre à la disposition de ses EHPAD les compétences médicales expertes de nos établissements sanitaires. »

Isabelle Burkhard, directrice de l’hôpital privé gériatrique Les Magnolias, à Ballainvilliers (Essonne) « Un formidable outil de diffusion de la culture gériatrique »

« L’hôpital privé gériatrique Les Magnolias expérimente la télémédecine depuis 2012, en lien avec le centre hospitalier sud-francilien et six EHPAD de l’Essonne choisis par l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France. Le projet, intitulé “TMG 91” (Télé Médecine Gériatrie), comporte de la téléconsultation, de la téléexpertise et une plateforme d’intermédiation médicalisée, formée à la gériatrie et ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’activité de téléconsultation a progressé de 75 % en 2015 et de 20 % supplémentaires en 2016. Cela représente 102 actes pour les 6 EHPAD en 2015 et 130 actes en 2017.

La télémédecine est un formidable outil pour la diffusion de la culture gériatrique grâce à des temps de communication entre les professionnels de santé des EHPAD. Les évaluations gériatriques permettent une montée en compétences des équipes soignantes dans les problématiques de l’iatrogénie médicamenteuse, de la douleur, des soins palliatifs, de la conciliation médicamenteuse. Nous avons aussi utilisé l’outil pour faire de la téléformation des équipes en EHPAD sur les bonnes pratiques en hygiène. En 2018, le dispositif migrera sur la plateforme régionale de télémédecine ORTIF (Outil régional de télémédecine en Ile-de-France) pour pérenniser l’offre de télémédecine, donner l’accès à un plus grand nombre de spécialités médicales et l’ouvrir progressivement à un plus grand nombre d’EHPAD. »

Michel Barbé, directeur de l’EHPAD Les Jardins du Castel, à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) « La télémédecine consomme du temps soignant »

« Depuis 2014, Les Jardins du Castel ont engagé une expérimentation de la téléconsultation et téléexpertise avec les psychiatres du centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes. Sur nos 120 résidents, 20 étaient suivis en psychiatrie, ce qui nous a poussés à répondre à l’appel à projets de l’agence régionale de santé (ARS) de Bretagne. Depuis décembre 2016, une convention de partenariat a été établie avec le CHU Pontchaillou, qui propose des téléconsultations et des téléexpertises dans des domaines tels que la gériatrie et la dermatologie. En février 2017, une convention de partenariat a été signée entre l’EHPAD et le pôle Saint-Hélier pour mettre en place des actes de télérééducation.

La télémédecine consomme du temps soignant pour mettre en route le télématériel, accompagner le résident, par un infirmier ou le psychologue, lors de la séance de téléconsultation. Un arrêté de juillet 2017 fixe à 28 000 € le montant annuel de financement forfaitaire pour des téléconsultations et téléexpertises, dans le cadre des expérimentations de la télémédecine. Le versement de la moitié de ces 28 000 € s’effectue à la signature de la convention entre l’EHPAD et l’ARS. Mais celui de la seconde partie est conditionné à l’atteinte d’un seuil de 50 téléconsultations par an. Nous avons effectué 46 téléconsultations en 2017, il nous faudra donc atteindre 50 consultations en 2018 pour percevoir la seconde partie du forfait, ce qui n’est pas négligeable. »

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