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Grève du 14 février : mobilisation importante

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Restrictions budgétaires, durcissement des réglementations applicables aux populations les plus fragiles, report des revalorisations salariales : les syndicats du secteur social estiment que la coupe est pleine et appellent les travailleurs sociaux à un mouvement de grève le 14 février qui, par un malencontreux hasard de calendrier, est le jour de la Saint-Valentin.

« Les attaques contre la profession et l’action sociale sont nombreuses et diverses, mais elles forment un tout », insiste un porte-parole de SUD santé-sociaux auprès des ASH. Les collectivités territoriales et les associations subissent les restrictions budgétaires, ce qui porte préjudice à la fois aux professionnels et aux publics qui voient les politiques publiques en leur faveur s’amenuiser. L’environnement législatif et réglementaire se durcit également à l’égard de certaines populations vulnérables, en particulier les étrangers primo-arrivants et/ou en situation illégale et les chômeurs dont le contrôle est appelé à se renforcer. Les attaques portées aux conventions collectives dans le secteur privé à but non lucratif et, dans le secteurs public, « le report des mesures de revalorisation salariale et statutaire, les réorganisations permanentes, la mise en place de management par les chiffres et le manque de moyens fragilisent les équipes ». Sans parler de la réforme des métiers qui, affirment SUD, des collectifs de travailleurs sociaux et les Etats généraux alternatifs du travail social (EGATS)(1), conduira à « nier les spécificités et à aseptiser les pratiques professionnelles ».

Le 14 février, les salariés et fonctionnaires de l’action sociale sont appelés à se mettre en grève. SUD et les autres organisations participeront également au rassemblement, fixé pour 10 heures au pied du siège de Nexem, l’organisme représentant les employeurs du secteur associatif. De là partira, vers midi, une manifestation. En fin d’après-midi, une assemblée générale se tiendra à la Bourse du travail de Paris. En région, des rassemblements pourraient aussi s’organiser. « 66 minutes pour la convention collective 66 » : c’est le mot d’ordre lancé conjointement par l’Union fédérale de l’action sociale CGT et par la Fédération nationale de l’action sociale FO, dans une déclaration du 24 janvier.

« Depuis plus de deux ans, l’organisation patronale montre sa volonté de s’attaquer à la CC 66 pour mettre en place une convention unique étendue à la branche sanitaire, sociale et médico-sociale à but non lucratif (BASS), explique-t-on à la CGT. Ce serait la mort de nombre des dispositions conventionnelles conquises depuis plus de 50 ans. »

Déjà, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 prévoit la fin de l’opposabilité des conventions et accords collectifs du travail aux financeurs des établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS) ayant signé un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM), une mesure contre laquelle l’organisation patronale n’a pas résisté. Le projet de réforme Serafin-PH prévoit, de son côté, la mise en place de la tarification à l’activité, « une logique de résultat – et non de moyens – dont on connaît les conséquences dramatiques à l’hôpital public », souligne la CGT.

Une convention attaquée

Les projets annoncés plus récemment par Nexem inquiètent vivement les représentants des salariés. « Nexem souhaite ouvrir le secteur social et médico-social au secteur lucratif et aux financements privés », dénonce la fédération CGT, qui craint pour « les valeurs qui ont présidé dans les établissements depuis plus d’un demi-siècle ». Autre projet : l’organisation patronale souhaiterait négocier les budgets des établissements, localement, avec les organisations de tarification, ce qui créerait des inégalités de moyens entre ESMS et des inégalités de droits entre les salariés de la branche. Cette proposition a conduit les organisations syndicales CGT, FO mais également SUD Solidaires à quitter la table des négociations.

Dans ce contexte de « dégradation des conditions de travail et des rémunérations », affirment la CGT et FO, « le malaise et le mal-être au travail des salariés n’ont jamais été aussi prégnants ». Le manque de moyens, les situations de stress, la perte de sens des missions, des méthodes de management calquées sur le modèle marchand, le manque de reconnaissance des personnels, la précarisation croissante des salariés, « les salaires bloqués depuis plus de 17 ans »… Tout cela se traduit par une augmentation importante des arrêts de travail, des cas de syndrome d’épuisement professionnel et des accidents de travail.

Exigeant de Nexem « des réponses claires à cette situation inacceptable », FO et la CGT appellent les salariés à des débrayages dans les établissements, à partir de 10 heures. Avant l’appel conjoint de la CGT et de FO dans la convention collective 66, la fédération SUD santé-sociaux, des collectifs locaux de travailleurs sociaux et les EGATS avaient déjà appelé à la « grève générale du travail social » pour cette journée du 14 février.

Notes

(1) Les EGATS réunissent les organisations syndicales CGT, FSU, SUD Solidaires, FAFP (Fédération autonomie de la fonction publique), le syndicat étudiant UNEF et le collectif Avenir Educ.

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