Dr Gaël Durel : La réforme du diplôme des études spécialisées (DES), entrée en vigueur le 1er novembre dernier, consacre la gériatrie comme une spécialité à part entière. À moyen terme, cette réforme fera disparaître la capacité en gériatrie, un diplôme largement utilisé par les médecins coordonnateurs pour se former. Actuellement, un groupe réunissant MCoor, la Ffamco, le collège national des enseignants en gériatrie (CNEG), la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) ainsi que les syndicats de médecins SNGIE et SMC-Ehpad avec le collège national professionnel de gériatrie (CNPG) travaille à un nouveau diplôme universitaire sur deux ans et qui sera reconnu au niveau national. La première année serait consacrée aux pratiques cliniques gériatriques et la seconde à la santé publique et au management. D’ici deux ans, ce diplôme pourrait remplacer la capacité, et on espère qu’il renforcera, de fait, l’attractivité du métier.
L’objectif est de faire du médecin coordonnateur en Ehpad un expert gériatrique de proximité. Lors de sa visite en Bretagne, Agnès Buzin, la ministre des Solidarités et de la Santé a déclaré vouloir renforcer l’accueil de jour et l’accueil temporaire en Ehpad. Par ailleurs, la priorité est donnée au déploiement de la télémédecine en Ehpad. Tous ces éléments vont faire les champs de compétences avec la population de personnes âgées vivant à domicile. Dès lors, pourquoi ne pas penser à une formation commune avec les médecins coordonnateurs des établissements d’hospitalisation à domicile (HAD) ?
Dr G. D. : L’urgence vitale est clairement reconnue par la loi. Ce sont des situations qui peuvent engendrer des séquelles indemnisables. Mais la notion d’urgence varie selon les directeurs d’Ehpad, les équipes soignantes, les familles des résidents. Il est donc nécessaire de définir plus clairement les types de situations dans lesquelles le médecin coordonnateur doit décider de prescrire.
Dr G. D. : On ne veut pas s’immiscer dans les pratiques des médecins traitants mais l’association MCoor est favorable au fait d’élargir le droit de prescription à la gestion de la douleur, aux soins palliatifs et à la prise en charge des troubles psycho-comportementaux. Cette question des prescriptions médicales sera abordée dans le Livre Blanc du médecin coordonnateur que nous devrions publier d’ici la fin du trimestre.