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Un vrai amortisseur social

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Née de la fusion du RSA (revenu de solidarité active) et de la prime pour l’emploi, la prime d’activité vise à soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Un rapport de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS)(1), rendu public le 22 janvier, dresse un bilan plutôt positif du dispositif, entré en vigueur il y a tout juste deux ans, le 1er janvier 2016(2).

Il ressort de ce rapport que « l’impact [du dispositif] sur le taux de pauvreté est estimé à – 0,4 point ». En d’autres termes, la prime d’activité est plus efficace pour diminuer la pauvreté que le duo RSA activité-prime pour l’emploi. Cependant, elle concerne peu les foyers les plus pauvres, qui sont souvent inactifs.

La DGCS relève un « taux de recours plus élevé qu’anticipé » : dès sa première année d’existence, la prime d’activité a concerné « 5,14 millions de personnes », soit 7,7 % de la population totale vivant en France. Cette moyenne recouvre des disparités importantes : dans 25 départements, ce taux dépasse 8,4 %.

Le montant moyen de la prime versée s’élevait à 158 € par foyer en décembre 2016 et il apparaît que « plus des deux tiers des ménages bénéficiaires ont un niveau de vie inférieur à celui de 70 % de la population générale ». Il est intéressant de noter que la prime d’activité est « un soutien nécessaire au pouvoir d’achat des foyers bénéficiaires, quel que soit le montant perçu ». Interrogée dans le cadre de l’étude, une femme de 23 ans, célibataire sans enfant, témoigne : « Peu importe le montant exact, c’est un impact fort. » L’étude montre en outre que ce complément de revenu sert principalement à couvrir des dépenses essentielles, même si d’autres bénéficiaires disent « pouvoir améliorer leur quotidien » grâce à la prime d’activité.

L’un des objectifs de la prime d’activité était d’inviter les travailleurs aux ressources modestes à l’exercice ou à la reprise d’une activité professionnelle(3), mais la DGCS prévient : « A ce stade, le recul est insuffisant pour déterminer si cet objectif d’incitation à l’exercice ou à la reprise d’une activité professionnelle a été atteint. »

Toujours est-il que la ministre des Solidarités et de la Santé s’est « félicitée », par voie de communiqué de presse, « du succès de la prime d’activité ». Agnès Buzyn en a profité pour rappeler la revalorisation de cette prime, dont la « première étape » interviendra dès le mois d’octobre prochain avec 20 € supplémentaires, pour atteindre 80 € de plus d’ici à la fin du quinquennat.

Notes

(1) Ont également contribué au rapport la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et la Caisse nationale des allocations familiales. Lien abrégé vers le rapport : frama.link/RappDGCS_PA.

(2) Loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi.

(3) Code de la sécurité sociale, art. L. 841-1.

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