Recevoir la newsletter

Diplômes de niveau III : la CPC donne son aval à la réforme

Article réservé aux abonnés

Le projet de réforme de la formation de certains travailleurs sociaux, qui instaure notamment un socle commun de connaissances et de compétences transversal à cinq diplômes d’Etat du secteur social, a été validé par la commission représentant les professionnels du travail social, leurs employeurs et les pouvoirs publics. La publication des textes est attendue pour le printemps, en vue d’un lancement de la réforme en septembre.

Après d’ultimes ajustements ces dernières semaines(1), la Commission professionnelle consultative (CPC) du travail social et de l’intervention sociale a rendu sa copie, lundi 22 janvier. Elle a donné un avis favorable aux projets de textes qui réforment les cinq diplômes du travail social de niveau III (assistant de service social, conseiller en économie sociale et familiale, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé et éducateur technique spécialisé), appelés à passer dans un avenir proche au niveau II.

Pour chaque diplôme, la CPC a validé cinq référentiels (définition du métier, activités, compétences, certification des formations, contenu des formations). Ce vote a recueilli 19 voix favorables (représentants des employeurs, des pouvoirs publics, la plupart des personnalités qualifiées, la CFDT), une abstention (Uniformation) et cinq voix contre (issues de la CGT et de FO), a indiqué Manuel Pélissié, président de la CPC (membre du collège des employeurs au titre de l’Unifed), contacté par les ASH.

« Une étape est franchie, c’est un beau jour pour le travail social », a-t-il commenté. Selon lui, l’évolution la plus marquante de cette réforme est le nouveau « socle commun de connaissances et de compétences » transversal aux cinq diplômes. Ce document a été débattu jusqu’à l’ultime séance, avec un accent mis sur les notions de « coopérations » entre les différents professionnels et de « complémentarité » entre leurs métiers, selon Manuel Pélissié. Selon lui, la CPC a bien manifesté « une volonté de garder des identités distinctes » entre les différents métiers, tout en impulsant « une culture commune ».

Les premiers décrets et arrêtés actant la réforme devraient être publiés au Journal officiel « fin mars, début avril », a rapporté Manuel Pélissié. D’ici là, d’autres instances rattachées aux ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur seront consultées. La CPC va encore se réunir plusieurs fois pour préparer le lancement de la réforme, prévu pour septembre 2018, afin que les étudiants sortent en 2021 avec un diplôme reconnu au grade de licence.

L’Unaforis appelle à aller vite

L’Union nationale des acteurs de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis) a salué, dans un communiqué, l’avis favorable de la CPC : le résultat « prend en compte une part significative de nos attentes, en prise avec l’évolution des métiers, ainsi que les attendus de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, pour les années à venir ». « Le caractère très ouvert des référentiels laisse aux organismes de formation une liberté dans la construction de leurs maquettes pédagogiques, avec tous les acteurs concernés, sur les territoires », souligne aussi l’union.

Mais elle lance un avertissement : « Le calendrier de mise en place est très tendu », car il suppose d’ici à septembre « l’agrément par les conseils régionaux des nouvelles maquettes de formation et une accréditation par le ministère de l’Enseignement supérieur ». L’Unaforis appelle donc « tous les acteurs des formations […] à participer [à] la réussite de cette étape ».

Divergences de vues entre les syndicats

Quant aux syndicats de salariés, ils ont maintenu leurs positions. La CFDT a approuvé les nouveaux référentiels car ils permettent d’« adapter les formations aux pratiques professionnelles actuelles », a déclaré aux ASH Michel Leclerc, membre de la CPC. Il estime que l’« alternance intégrative » entre formation théorique et stages est « confortée », de même que les « identités professionnelles » des divers travailleurs sociaux. Les référentiels ont connu « des avancées positives » au cours des travaux de la CPC, mais les textes ont trop peu évolué sur le « socle commun », considère la CFDT, qui s’est abstenue sur ce point.

Du côté de Force ouvrière, Laura Roccetti a justifié son vote défavorable par trois éléments principaux. Le syndicat, qui a refusé de participer à la refonte des diplômes, regrette l’accent mis sur le rapprochement entre les formations en travail social et l’université, privilégiant plutôt la transmission des connaissances par les pairs. FO s’oppose à la mise en place du « socle commun », jugeant qu’il gommera les spécificités de chaque diplôme. Il affirme aussi que la réforme laisse augurer, à terme, une disparition des diplômes d’Etat au profit d’une simple certification régionalisée.

Les syndicats SUD Collectivités territoriales et Santé-sociaux (qui ne sont pas représentés à la CPC) se sont eux aussi élevés, dans un communiqué, contre la réforme, assurant qu’elle « ne vise qu’à transformer » les professionnels « en simples rouages d’une politique antisociale et à individualiser les salaires ».

Notes

(1) Voir ASH n° 3039 du 22-12-17, p. 15.

Actualités

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur