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L’éloge de la différence

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Educateur et photographe, Gilles Legoff a réuni ses deux passions en réalisant une création photographique autour et avec des jeunes handicapés dans le cadre d’un théâtre. Le but était de sortir des « clichés » – ce qui est paradoxal pour un photographe – sur le regard que l’on porte sur les personnes handicapées. Ce ne sont pas des êtres bizarres, ce sont juste des personnes différentes qui ont un autre regard sur la vie. C’est leur droit à cette différence dont ces photos font l’éloge.

Poursuivant avec passion et opiniâtreté mes recherches mêlant photographie et univers du handicap dans le cadre de mon métier d’éducateur, ce travail photographique intitulé Du Jeu au Nous est le fruit de ma rencontre entre Zigzag (théâtre adapté) et des hommes et femmes en situation de handicap mental et/ou psychique. Ma démarche photographique est le fruit de mon regard porté sur les ateliers proposés au sein de Zigzag au théâtre l’Antarès situé à Vauréal (Val-d’Oise).

Cette série Du Jeu au Nous est la continuité de mon précédent travail photographique au cœur de mon approche et ma pratique éducative, tiré de la série Du Quotidien d’un Foyer de Vie (portraits, scènes de vie en noir et blanc…), mettant en lumière ces hommes et ces femmes en situation de handicap vivant au sein d’un foyer de vie. J’ai cherché à rendre compte de la pluralité du public concerné et la convergence de la rencontre du jeu théâtral avec le « je » propre à chaque personne en situation de handicap.

Mettre en lumière pour mieux connaître

Il me semble, en tant qu’éducateur, que la différence liée à un handicap mental et/ou psychique ne doit pas être cachée mais au contraire, montrée, partagée afin que celle-ci devienne une richesse et ce, sans tomber dans des clichés de miévreries. Photographier et exposer participent ainsi à la mise en valeur, à la réappropriation d’une image, à l’estime de soi, de ces hommes, de ces femmes que nous côtoyons sans pour autant les connaître.

Je garde en mémoire cette phrase prononcée par un résident photographié lors de mon précédent travail photographique (Du quotidien d’un foyer), répondant à cette question : en quoi le fait d’avoir ton portrait ainsi exposé est-il interessant pour toi ? Ce jeune homme avait répondu : « Je veux que les gens sachent que j’existe et que je suis beau ! » Cette phrase à elle seule résume parfaitement l’essence-même de mon travail : aider à passer de la conscience spontanée à la conscience réfléchie devant le handicap est l’enjeu de ma demarche photographique pour que vive le sujet, ainsi reconnu, valorisé…

Bien plus qu’appuyer sur un bouton

Passionné par la photographie, celle-ci s’est imposée à moi comme le moyen d’expression le plus naturel afin d’aborder et de diffuser la thématique du handicap. Mon travail a pour but de sensibiliser un large public et d’essayer de changer le regard habituellement porté sur les personnes ayant un handicap mental. C’est aussi et surtout l’occasion, à mon sens, de valoriser ces personnes en les plaçant dans la lumière et d’entamer un dialogue sur un univers souvent méconnu ou les préjugés sont encore malheureusement fort présents !

A mon sens, photographier est bien plus qu’appuyer sur un bouton… En effet, mener un projet photographique relève avant tout d’une intention, la mienne étant d’être le témoin privilégié des échanges, de l’énergie et des complicités de chaque participant aux ateliers théâtraux, à la rencontre des autres et dans la découverte de soi-même, au travers du jeu et à la recherche de capacités inconnues…

Mon approche photographique oscille entre l’univers du handicap et le monde théâtral. Cette dernière est en quelque sorte un instant T, témoin privilégié du plaisir, du partage et de la convivialité lors des ateliers proposés au sein de Zigzag.

Le support qu’est la photographie permet donc, selon moi, de s’ouvrir vers l’extérieur, de « sortir des murs de l’institution » en permettant divers échanges, afin d’être disponible à la rencontre de l’autre et de (re)placer la personne en situation de handicap et/ou psychique au cœur de la cité !

Et le choix du noir et blanc pour les photographies s’est imposé à moi comme le fait de mettre à nu l’expression, la dépouiller de tout artifice, afin de ne pas être parasiter par de la couleur, le regard se portant sur l’essentiel : la forme, la composition, la lumière, le sujet !

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