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Une mise en œuvre de bric et de broc

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L’enjeu était de taille et les attentes très fortes. Le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES) devait contribuer à conférer aux accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) un statut professionnel. Pari réussi ? Point de vue de Muriel Michelin, président de l’Union nationale des employés, auxiliaires de vie scolaire et d’assistants de scolarisation (UNEAVS).

La spécialisation “accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire” du diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES) permet aux accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) d’intervenir dans d’autres espaces d’accueil (structures d’accueil de la petite enfance, établissements d’enseignement et de formation, lieux de stages, d’apprentissage, d’alternance, ou d’emploi, lieux d’activités, établissements et services médico-sociaux, lieux de formation professionnelle. Le DEAES devrait donc favoriser l’embauche des AESH sur des temps non scolaires ou périscolaires. Les mobilités professionnelles devraient être facilitées grâce aux passerelles entre les spécialités.

« Le DEAES a, en effet, permis une reconnaissance du rôle des AESH. La communauté éducative voit désormais quelque chose d’indispensable en nous, Notre rôle est acté notre présence est acceptée », se satisfait Muriel Michelin, présidente de l’Union nationale des employés, auxiliaires de vie scolaire et d’assistants de scolarisation (UNEAVS). « Il y a eu toutefois deux poids, deux mesures. Les titulaires du diplôme d’État d’AVS sont, de droit, titulaires du DEAES spécialité “accompagnement de la vie à domicile” Les titulaires du diplôme d’État d’AMP sont, de droit, titulaires du DEAES “accompagnement de la vie en structure collective”. Mais ce n’est pas le cas pour les AESH à l’exception de ceux qui sont en poste dans l’Éducation nationale. Si je sors de l’Éducation nationale pour occuper un autre emploi, je ne pourrai pas prétendre avoir le DEAES. »

Concernant la mise en œuvre du niveau diplôme, Muriel Michelin considère que les rectorats ne jouent pas le jeu. « La mise en œuvre du DEAES est faite de bric et de broc, dans l’improvisation totale. Dans tous les rares documents officiels du ministère de l’Éducation nationale en lien avec le diplôme DEAES, aucune ligne ne se rapporte à la prise en charge des stagiaires par un tuteur de terrain dans un établissement scolaire. Il n’existe tout simplement pas une seule instruction officielle sur ce point. Rien n’est organisé pour leur venue dans l’Éducation nationale. Pourtant les AESH les plus expérimentés, qui ont plus de cinq ans d’expérience, pourraient très bien être les tuteurs des stagiaires du DEAES option éducation inclusive. L’idée de reconnaître l’expérience professionnelle des AESH en poste, d’augmenter leur maigre pouvoir d’achat en leur confiant un rôle de tuteur de terrain de stagiaire DEAVS est à concevoir à l’échelle académique », critique-t-elle.

Une mission de tutorat

Pour la présidente de l’UNAEVS, cette mission de tutorat permettrait aux AESH ayant acquis une expérience professionnelle largement reconnue par l’institution scolaire d’élargir leurs missions à un rôle d’accueil, l’intégration, de conseils formatifs de nouveaux arrivants au métier AESH. « Pour un stagiaire au DEAES, un AESH, expérimenté, tuteur de terrain désigné, restera toujours la seule garantie de qualité et de sérieux de ses 3 stages pratiques dans son parcours en formation initiale ou continue », considère-t-elle.

Et de poursuivre : « La création d’un diplôme, si elle constitue un progrès et marque une reconnaissance de la professionnalité des AVS sur poste AESH, ne permet pas de facto l’arrêt de la précarité pour la majorité des personnels AVS, embauchés en CUI. De même, cela n’entraînera ni augmentation salariale ni embauche à temps complet. Il serait utopique de penser que ce diplôme AES va sortir les AESH de la précarité. En effet, tant que la gestion des AESH dans chaque académie sera faite « à la quotité d’heures » calquée sur des notifications des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Nous sommes encore bien loin de la création d’un véritable statut public de personnels accompagnants dans les écoles. »

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