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Les instituts nationaux pour jeunes sourds ou aveugles craignent pour leur avenir

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Depuis la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2018, l’intersyndicale des quatre instituts nationaux de jeunes sourds (INJS) et de l’unique Institut national de jeunes aveugles (INJA), qui réunit les organisations syndicales représentatives et une association de parents, est mobilisée contre la baisse envisagée de 13 % de la contribution de l’Etat à leur budget – aux côtés des agences régionales de santé (ARS), l’Etat finance 40 % du budget de ces instituts. En vain. Les députés ont définitivement adopté la loi de finances, le 21 décembre, entérinant par la même occasion cette coupe budgétaire pour l’année prochaine. Le gouvernement la justifie par la hausse de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), à laquelle le budget retiré aux instituts contribuera en 2018. « C’est un argument qui a beaucoup choqué, en particulier les parents, rapporte Hélène Sester, secrétaire nationale de l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) et enseignante à l’INJS de Paris. Justement, nous travaillons pour que les jeunes que nous accompagnons aient une vie sociale et professionnelle qui leur permette de ne pas être dépendants de l’AAH dans leur vie d’adulte. Financer cette augmentation avec les budgets dévolus à l’éducation de jeunes personnes en situation de handicap, c’est cynique », assène-t-elle.

Dans un communiqué commun diffusé le 6 décembre, l’intersyndicale prévenait des risques que ferait peser cette décision budgétaire : « Ces baisses vont entraîner de fait des modifications importantes en fragilisant les équipes : dans plusieurs établissements, la direction a d’ores et déjà annoncé des suppressions de postes. »

Enquête de trois inspections

Par ailleurs, cette décision intervient dans une période de concertation sur l’avenir des INJS et de l’INJA. En 2016, en effet, le gouvernement avait souhaité placer ces instituts sous la tutelle unique des ARS, un projet auquel s’étaient vivement opposées les organisations syndicales et de parents. Au moins deux arguments étaient avancés : d’une part, la perte du statut national, garant, selon eux, d’une égalité dans l’accompagnement offert dans les cinq instituts du territoire ; d’autre part, le fait que les instituts perdraient le lien avec l’Education nationale. Pour résumer, explique Hélène Sester, « nous serions passés dans le champ exclusif du médico-social, alors que nous sommes aujourd’hui entre l’éducation et les affaires sociales, ce qui fait tout l’intérêt de l’éducation spécialisée ».

Finalement, le gouvernement a renoncé à son projet, annonçant l’ouverture d’une concertation avec tous les acteurs concernés. Si les discussions n’ont pas réellement avancé depuis, déplore l’intersyndicale, une enquête est en cours, assurée conjointement par les inspections générales de l’Education nationale (IGEN), des affaires sociales (IGAS) et de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR). Alors que les résultats sont attendus dans les prochains mois, l’intersyndicale, qui espère qu’une « véritable concertation » se mettra en place, avait demandé, dans un courrier envoyé au Premier ministre le 30 novembre, qu’aucune décision concernant les budgets et d’éventuelles réorganisations ne soit prise d’ici là.

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