En application des seuls mécanismes légaux de revalorisation, le SMIC horaire va augmenter de 1,24 % et passer de 9,76 € à 9,88 € brut le 1er janvier prochain, a annoncé, le 15 décembre, la ministre du Travail dans un communiqué. Pas de coup de pouce, donc, pour le salaire minimum. Toutefois, « couplée à la baisse des cotisations salariales », cette hausse « représente, en salaire net pour une personne seule travaillant à temps plein, une augmentation de 35 € par mois et 428 € par an », a indiqué Muriel Pénicaud.
Comme l’an dernier, le groupe d’experts sur le SMIC estime, dans son rapport annuel sur le sujet, qu’une revalorisation au-delà de l’augmentation légale constitue « une mesure aux effets limités en matière de lutte contre la pauvreté ». En effet, selon lui, « compte tenu des effets du système de redistribution (prélèvements et transferts), une hausse du SMIC ne se transmet que partiellement au revenu disponible des ménages concernés et dans une proportion très variable suivant la composition du ménage et le niveau du salaire initial ». En outre, après avoir envisagé trois scénarios de revalorisation de la prime d’activité, les experts constatent que « les effets de la prime d’activité sont plus ciblés qu’une augmentation du SMIC sur les ménages des premiers déciles [soit les 10 % les moins bien rémunérés] et contribuent davantage à réduire la pauvreté et les inégalités de revenus ».
Le SMIC bénéficie ainsi uniquement de la hausse mécanique prévue par le code du travail, qui correspond à la somme du taux d’inflation hors tabac pour les 20 % de ménages les plus modestes et de la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé.
Par ailleurs, le montant du minimum garanti, qui sert notamment au calcul des avantages en nature ou de certaines prestations, passera de 3,54 € à 3,57 €.