La commission professionnelle consultative (CPC) du travail social et de l’intervention sociale n’a pas pu se prononcer comme attendu, le 15 décembre, sur la refonte des cinq diplômes du travail social de niveau III (assistant de service social, conseiller en économie sociale et familiale, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé et éducateur technique spécialisé), appelés à passer au niveau II. La réforme doit s’appliquer à partir de la rentrée de septembre 2018, afin que les étudiants sortent en 2021 avec un diplôme reconnu au grade de licence(1). Lors de la séance de la commission, les référentiels de formation ont été validés (ceux qui portent sur la définition du métier, les activités et les compétences ont été adoptés lors de réunions précédentes). En revanche, les référentiels de certification des formations, de même que le futur « socle commun » aux cinq diplômes, nécessitent encore des ajustements « techniques », a rapporté aux ASH Manuel Pélissié, membre du collège des employeurs et président de la CPC. Les votes sur ces points et sur l’ensemble de la réforme sont reportés au 22 janvier. « On a fait 90 % du chemin » de ces travaux qui ont mobilisé « plus de 200 personnes », constate-t-il, tout en jugeant prématurée toute prédiction sur l’issue du vote.
Bien que favorable au principe d’un socle commun « de connaissances, de compétences et de pratiques », la CFDT a refusé d’avaliser les projets de décret et d’arrêté sur ce point, explique Michel Leclerc, l’un des représentants de cette organisation à la commission. Le projet, transmis aux membres deux jours avant la séance, était « non abouti », avec par endroits des « confusions entre connaissances et compétences », a-t-il pointé, jugeant que cela « ne reflétait pas le travail fait en atelier » par les membres de la commission. D’autres organisations ont abondé en ce sens, a-t-il noté.
Force ouvrière, de son côté, a publié sur son site une déclaration faite devant la CPC. Elle y rappelle son opposition générale au projet de refonte, qu’elle décrit comme une « destruction progressive des diplômes d’Etat du travail social de niveau III ». Elle s’en prend en particulier au « socle commun » qui, selon elle, « impose l’uniformisation de plus de 40 % des contenus de formation […] en s’immisçant dans les cœurs de métier sous couvert de pseudo-connaissances qui seraient communes ».
(1) Sur les travaux de la CPC, voir ASH n° 2979 du 14-10-16, p. 53. Sur le diplôme d’éducateur spécialisé, lire notre décryptage du n° 3037 du 08-12-17, p. 22.