René Lenoir est mort, à l’âge de 90 ans, le 17 décembre, des suites d’un infarctus. En 1974, il publie la première édition de son ouvrage Les exclus : un Français sur dix (Seuil), qui rencontre un grand succès populaire. La même année, il est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’action sociale auprès de la ministre de la Santé, Simone Veil, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. René Lenoir devient l’artisan de la première grande loi en faveur des personnes handicapées. Le texte, adopté en 1975, instaure l’allocation d’éducation spéciale pour les mineurs, l’allocation adulte handicapé pour les majeurs ou encore une assurance vieillesse pour les mères ayant un enfant en situation de handicap. Toujours en 1975, il fait adopter la loi relative aux institutions sociales et médico-sociales qui, selon ses propres mots, « est attentive aux personnes fragiles ou handicapées sur le moyen ou long terme ».
De juin 1992 à janvier 1999, il préside l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss), dont il reste ensuite président d’honneur. Dans un communiqué de presse, l’association fait part de sa « grande tristesse » et « rend hommage à cette grande figure du monde de la solidarité ». L’Association des paralysés de France (APF) a quant a elle appris « avec beaucoup d’émotion » la disparition de « l’avocat des exclus », et salué son « investissement profond et sincère ». Le président de la République, Emmanuel Macron, a lui aussi réagi, le décrivant comme « une grande figure de l’engagement social » et un « grand humaniste ».