« Il y a près de dix ans, nous signalions la présence, à grande échelle, de discrimination ethnique et de haine. Aujourd’hui, […] nos législations et nos politiques actuelles ne protègent pas de manière appropriée les individus », a déclaré Michael O’Flaherty, directeur de la l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne. En effet, près d’une décennie plus tard, la haine, l’intolérance et la discrimination restent encore trop répandues dans l’Union européenne (UE), déplore l’agence dans un second rapport d’enquête, rendu public le 6 décembre(1). La première enquête remonte à 2008.
Pour parvenir à ce constat, elle a réalisé une enquête auprès de 25 000 personnes issues d’une minorité ethnique ou de l’immigration (y compris des Roms et des Russes) dans l’ensemble des 28 Etats membres de l’UE. L’agence s’est intéressée aux expériences de discrimination, de harcèlement, de contrôles de police et de connaissance des droits, ainsi qu’aux indicateurs d’intégration, tels que le sentiment d’appartenance, le niveau de confiance envers les institutions publiques et le niveau d’ouverture envers les autres groupes.
Il ressort de ce rapport qu’un quart des personnes interrogées affirment avoir été victimes de discrimination au cours des 12 derniers mois. Pour le territoire français, l’étude s’intéresse tout particulièrement aux immigrants et aux descendants d’immigrants nord-africains et subsahariens. Elle montre que 31 % des Nords-Africains et 29 % des Subsahariens affirment avoir fait l’objet de discrimination au cours de l’année précédente. Elle ajoute que 88 % des actes de discrimination ethnique, 90 % pour harcèlement motivé par la haine et 72 % pour des violences motivées par la haine n’ont pas fait l’objet d’une plainte. Et un tiers (31 %) des répondants de deuxième génération d’immigrés indiquent avoir été victimes de harcèlement motivé par la haine au cours de l’année passée.
(1) Disponible sur goo.gl/BXczL1.