La fédération Force ouvrière (FO) des « services publics et de santé » a tenu, le 28 novembre, une « conférence de défense » des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Elle a réuni, à Paris, 340 délégués travaillant en maison de retraite, issus de 60 départements. Cette conférence s’inscrit dans la lignée d’une lettre ouverte adressée au président de la République le 19 octobre par cinq syndicats (CFDT, CFTC, CGT, FO et UNSA) et l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Les signataires alertaient sur les difficultés à assurer l’accompagnement des personnes âgées en établissement comme à domicile(1). « Après le refus du président Macron de recevoir » ces six organisations, FO propose que s’organise, avec les autres syndicats du secteur, une journée de grève nationale des EHPAD et maisons de retraite, du public comme du privé, « fin janvier ou début février 2018 », a-t-elle annoncé après la conférence.
Les revendications reprennent largement celles qui avaient été transmises à Emmanuel Macron. FO demande en premier lieu de porter le taux d’encadrement en EHPAD à un agent par résident (contre 0,63 fin 2015) et, plus largement, l’« attribution immédiate des moyens reconnus comme nécessaires aux besoins ». Elle réclame aussi l’« arrêt des baisses de dotation “soins et dépendances” induites par la convergence tarifaire, se traduisant par des milliers de suppressions de postes », et le retrait de la réforme de la tarification lancée en janvier 2017. FO appelle également au « refus des glissements de tâches » entre les membres des différentes professions, ainsi qu’à l’« amélioration des rémunérations, des perspectives professionnelles et des carrières dans le cadre du statut et des conventions collectives nationales ».
« Nous n’en pouvons plus, établissement par établissement, d’être pris en otages d’une situation dont nous ne sommes pas responsables », explique la fédération, pour qui « l’heure n’est plus aux mobilisations isolées, mais à l’organisation d’une mobilisation d’ensemble ». Le syndicat envisage « des rassemblements devant les ARS [agences régionales de santé et les conseils départementaux », et « exige qu’une délégation commune soit reçue » à l’Elysée et au ministère des Solidarités et de la Santé.