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Huit départements veulent expérimenter un « revenu de base »

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L’idée d’un « revenu de base », qui fait l’objet de tests à petite échelle ou de projets dans plusieurs pays, comme la Finlande, réapparaît dans le débat public français. Elle avait été portée, sans succès, par Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste (PS) lors de la dernière élection présidentielle. Dans une tribune publiée le 26 novembre par le Journal du dimanche, huit présidents de conseil départemental proposent d’« évaluer » un tel dispositif « pour l’ajuster, avant peut-être de le généraliser ». Les signataires sont Jean-Luc Gleyze (Gironde), André Viola (Aude), Henri Nayrou (Ariège), Philippe Martin (Gers), Mathieu Klein (Meurthe-et-Moselle), Georges Méric (Haute-Garonne), Jean-Luc Chenut (Ille-et-Vilaine), Stéphane Troussel (Seine-Saint-Denis), tous issus du PS.

« Test “in vivo” »

Le revenu de solidarité active (RSA), géré par les départements, joue un « rôle essentiel » de « filet de sécurité », mais « sa complexité et celle de l’ensemble des minima sociaux engendrent du non-recours […], des ruptures de droits, des indus », analysent-ils, jugeant que « le RSA échoue à vaincre la pauvreté […] et suscite la stigmatisation de ceux qui le perçoivent ». Ils suggèrent donc de « garantir un revenu socle pour tous ». « Le revenu de base n’est pas le fossoyeur de la valeur “travail”. Il est au contraire, pour celles et ceux qui passent à travers les mailles du filet de toutes les politiques publiques, une opportunité de reprendre le chemin de l’emploi », plaident les huit élus.

Les signataires ne s’avancent pas sur la population ciblée ni sur le montant des allocations qui seraient versées. Ils suggèrent la méthode suivante : « Etudier d’abord les bas revenus en France pour connaître plus finement les réalités sociales. Elaborer un modèle robuste, crédible scientifiquement, audacieux socialement et soutenable financièrement grâce à des microsimulations. » Enfin, « passer de l’étude en laboratoire au test in vivo en portant un projet d’expérimentation au Parlement ». L’adoption d’une telle loi semble cependant peu probable, compte tenu de la large majorité détenue à l’Assemblée nationale par La République en marche, opposée à l’idée d’un revenu universel.

Par ailleurs, début novembre, l’un des porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, a annoncé le lancement d’une opération de financement participatif pour expérimenter un revenu de base. Dans un communiqué du 23 novembre, il indiquait avoir rassemblé 32 000 € auprès de 1 000 donateurs, espérant distribuer, lors d’un premier tirage au sort prévu pour le 6 décembre, au moins trois revenus de 1 000 € par mois pendant un an. « L’objectif est de susciter le débat en France » et, là encore, d’« obtenir une loi d’autorisation des expérimentations pour enfin mettre en place un vrai revenu universel », explique Julien Bayou.

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