A la fin de l’année 2016, 459 000 contrats uniques d’insertion (CUI) et emplois d’avenir ont été signés – recrutements initiaux et reconductions – dont 363 000 dans le secteur non marchand et 96 000 dans le secteur marchand, selon les derniers chiffres de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) (1). L’ensemble des recrutements a ainsi baissé de 1,3 % par rapport à 2015. « Cette baisse est due à des recrutements moins nombreux et à l’arrivée à terme des premiers contrats arrivant à trois ans, durée préconisée pour les jeunes entrant en emploi d’avenir », explique la DARES.
La baisse provient principalement du secteur marchand, où les recrutements en contrat unique d’insertion-contrat initiative emploi ont diminué de 18,2 % en un an, passant de 117 400 conventions signées en 2015 à 96 000 en 2016. A l’inverse, les recrutements sont en hausse de 4,4 % dans le secteur non marchand. Ainsi, les embauches en contrat d’accompagnement dans l’emploi sont passées de 283 100 à 304 600, soit 7,6 % de plus que l’année précédente. Les recrutements en emploi d’avenir du secteur non marchand ont, quant à eux, décru de 5,4 % et s’élevaient à 57 500 (hors emplois d’avenir professeur) fin 2016.
Selon les dispositifs, « une part plus ou moins importante des embauches n’aurait pas eu lieu sans l’aide de l’Etat », souligne la DARES. En effet, « l’augmentation du nombre de bénéficiaires permet, à court terme, des créations nettes d’emplois et une baisse du nombre de demandeurs d’emploi ». L’estimation de ces effets théoriques sur l’emploi repose sur le lien entre l’emploi et le coût du travail, explique l’organisme. Dans le secteur marchand, notamment, ces effets sont d’autant plus élevés que la baisse du coût du travail induite par les aides est importante.
La variation du nombre de contrats aidés a également un impact sur l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi, « mécaniquement plus faible que l’effet sur l’emploi, notamment parce que les contrats aidés peuvent entraîner un effet d’appel ». C’est-à-dire que « des personnes qui n’étaient pas inscrites à Pôle emploi peuvent s’inscrire, dans l’espoir d’obtenir un contrat aidé », indique la DARES.
Les CUI et emplois d’avenir sont initialement destinés aux personnes qui ont le plus de difficulté à retrouver un emploi, inscrites à Pôle emploi depuis plus de un an, âgées de plus de 50 ans, jeunes peu qualifiés et bénéficiaires de minima sociaux. En 2016, les recrutements dans le secteur marchand ont diminué de 15 %, mais ciblent davantage les personnes en difficulté. Leur part a en effet augmenté de 1,3 point et s’élève à 88 %, selon la DARES. A l’inverse, dans le secteur non marchand, le ciblage des personnes en difficulté a légèrement reculé et atteint 85 % en 2016 (– 1 point par rapport à 2015).
La part des moins de 26 ans parmi les recrutements s’est maintenue en 2016 par rapport à 2015, à 36 %. Entre 2013 et 2015, elle avait diminué de près de 7 points, après avoir beaucoup augmenté en 2013 du fait de la montée en charge des emplois d’avenir, rappelle l’organisme. En 2016, le nombre d’emplois d’avenir a continué sa décrue (– 1,1 point). En revanche, la DARES observe un effort de recrutement des jeunes en CUI. En particulier, dans le secteur marchand, les recrutements en contrat initiative-emploi « starter » poursuivent leur montée en charge. Ces contrats s’adressent, pour mémoire, aux jeunes de moins de 30 ans rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle(2).
(1) DARES Résultats n° 076 – Novembre 2017 – Disponible sur