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Adessadomicile bataille contre le non-recours aux aides

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Pour mieux comprendre pourquoi « les personnes fragiles renoncent à l’aide à domicile alors même que les besoins augmentent », la fédération Adessadomicile a commandé une enquête(1) au cabinet Adjuvance, en partenariat avec l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (OCIRP). Elle a pris en compte des aides aux personnes âgées (allocation personnalisée d’autonomie [APA]), aux personnes handicapées (allocation aux adultes handicapés [AAH], prestation de compensation du handicap [PCH], allocation d’éducation de l’enfant handicapé [AEEH]) et « aux familles fragilisées » (intervention d’un auxiliaire de vie sociale [AVS], d’un technicien de l’intervention sociale et familiale [TISF], aide ménagère). Les résultats impressionnent : 34 % des personnes éligibles à ces aides n’y accèdent pas et 49 % ne les connaissent même pas. Ce manque d’information est le premier frein au recours aux aides, un constat jugé « révoltant » par le président d’Adessadomicile, Patrick Malphettes, dans un résumé de l’étude rendu public à l’occasion du Salon des services à la personne et de l’emploi à domicile(2). Cela « empêche la mise en place d’un accompagnement préventif », ce qui aboutit à une « gabegie pour les finances publiques », fait-il valoir.

« Pas de communication proactive »

Parmi les aides observées dans l’étude, celles du champ « famille » sont les moins bien connues (37 %), souligne la fédération, qui relève aussi que seuls 9 % des sondés connaissent le nom du métier de TISF. « Peu de familles savent que lorsqu’un parent reçoit un traitement médical, même de courte durée, il peut bénéficier d’une aide ponctuelle pour être soutenu dans la gestion quotidienne du foyer, commente Jérôme Perrin, responsable du pôle « enfance et famille » d’Adessadomicile. Certaines CAF [caisses d’allocations familiales] n’ont pas de communication proactive, elles ne renseignent que ceux qui en ont déjà entendu parler ». « Etant méconnues, les aides ne sont pas entièrement consommées, ce qui conduit les pouvoirs publics à les diminuer, et quand elles sont versées, de plus de plus, ce sont les familles les mieux informées et/ou aisées qui s’en emparent », pointe-t-il. A l’inverse, les aides concernant le handicap « sont les moins difficiles d’accès parce qu’elles bénéficient intrinsèquement d’un circuit d’accompagnement et de prescription, du fait de la dimension médicale de la fragilité concernée », relève la fédération.

Outre le manque d’information, l’enquête identifie divers freins : 23 % des sondés « préfèrent se débrouiller seuls et ont d’autres solutions dans leur entourage », 16 % renoncent aux aides à cause de « la complexité administrative » des démarches, et la même proportion à cause d’un reste à charge trop élevé (par exemple pour l’aide à domicile financée par l’APA ou la PCH). Ou encore, 16 % expriment une « réticence à ouvrir [leur] sphère privée » à des professionnels inconnus.

« Campagne d’information »

Pour changer les choses, Adessadomicile réclame « une campagne d’information grand public sur les aides existantes ». Elle plaide également pour « contraindre les administrations compétentes » (Caisse nationale des allocations familiales, CAF, conseils départementaux) « à communiquer auprès de leurs administrés sur les aides sociales disponibles et à apporter des indicateurs de performance dans les trois ans à venir ». Elle invite à mieux former les cadres de ces administrations sur les dispositifs d’aide à domicile. Elle suggère de créer un observatoire national piloté par la CNAF « permettant de retracer l’attribution et le non-recours aux aides ». Elle reformule enfin certaines de ses demandes récurrentes : associer davantage les acteurs de l’aide à domicile aux politiques de prévention dans les territoires et au niveau national, ou encore s’assurer que les fonds destinés à l’aide à domicile sont effectivement utilisés à cette fin par les conseils départementaux.

Notes

(1) Menée d’août à octobre 2017, l’étude comporte un volet quantitatif (une enquête en ligne réalisée auprès de 1 577 personnes éligibles et/ou bénéficiaires d’aides à l’autonomie ou à la parentalité) et un volet qualitatif (« plusieurs dizaines d’entretiens » auprès de particuliers, d’aidants et de professionnels). Lien abrégé vers l’étude : frama.link/AdessaNonRecours.

(2) Il a eu lieu les 14 et 15 novembre à Paris.

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