La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a dévoilé le 9 novembre un nouveau programme de déradicalisation en milieu ouvertexpérimenté depuis un an, rapporte l’AFP. Ce dispositif, dénommé « Rive » (Recherche et intervention sur les violences extrémistes), est piloté pour une durée de deux années renouvelables par l’Association de politique criminelle appliquée et de réinsertion sociale (APCARS), spécialisée dans le suivi socio-judiciaire.
Cette expérimentation semble tirer les conséquences de l’échec du centre de déradicalisation de Pontourny (Indre-et-Loire) qui accueillait, jusqu’à sa fermeture en septembre dernier, des personnes radicalisées sur la base du volontariat. L’expérimentation « Rive » repose au contraire sur une prise en charge en milieu ouvert et à la demande d’un juge, de personnes déjà condamnées ou en attente de leur jugement, pour une infraction en lien avec une entreprise terroriste ou du fait d’un signalement pour radicalisation violente. Le dispositif cible en priorité des personnes « qui n’ont pas vocation à rester en prison, qui vont de toutes les façons sortir et qu’il faut accompagner le mieux possible », a précisé Géraldine Blin, qui pilote la lutte contre la radicalisation violente à la direction de l’administration pénitentiaire.
Six femmes et huit hommes sont aujourd’hui suivis, au minimum pour un an, par une équipe d’éducateurs, psychologues, référents religieux ou psychiatres. Comme le préconisait un récent rapport sénatorial(1), le suivi est individuel, à raison d’au moins six heures par semaine les premiers mois, et mêle entretiens et aides à la réinsertion. Le suivi se fait en lien avec la famille.
Nicole Belloubet, qui n’est « pas favorable au regroupement » des personnes radicalisées, a salué l’individualisation de la prise en charge qu’elle estime « très positive ». Sa généralisation pourrait être intégrée au plan de lutte contre la déradicalisation que le gouvernement doit dévoiler d’ici à la fin de l’année.