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Emmanuel Macron promet un « plan de bataille » pour la politique de la ville

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Le président de la République a appelé, lors d’un déplacement à Tourcoing sur le thème de la politique de la ville, le 14 novembre, à une « mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers ». « Nous ne pouvons pas accepter que plus de 40 % des habitants de nos quartiers soient sous le seuil de pauvreté », a déclaré Emmanuel Macron, qui entend réunir autour d’un « plan de bataille clair » le gouvernement, les collectivités territoriales, des associations et des entreprises. Cette concertation devrait déboucher, d’ici au mois de février, sur un plan d’action doté d’« indicateurs avec un suivi et une transparence ». Pour y parvenir, le gouvernement s’appuiera également sur l’ancien ministre de la Ville et fondateur de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), Jean-Louis Borloo.

Lutter contre la radicalisation

Quelques mesures, dont certaines sont déjà en discussion dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018, ont été exposées par le chef de l’Etat. D’ici au début de l’année prochaine, une quinzaine de « plans de lutte contre la radicalisation et d’activation d’une politique de déradicalisation » seront présentés par le ministre de l’Intérieur, négociés avec les élus et dotés de moyens supplémentaires. Un plan national doit également être dévoilé dans le courant du mois de décembre. Emmanuel Macron a indiqué souhaiter en la matière « une politique profondément exigeante, rigoureuse, et parfois autoritaire » accompagnée de « fermetures des structures inacceptables, de rétablissement des comportements républicains ».

Expérimentation des emplois francs

Sur l’épineux sujet des contrats aidés, le président de la République a confirmé qu’ils seront maintenus au niveau de 200 000 l’an prochain et prioritairement affectés aux quartiers et associations les plus en difficulté. Estimant que ces contrats ne sont « pas la bonne solution », Emmanuel Macron a indiqué que l’économie engendrée par la réduction de leur nombre sera affectée à un plan de formation auquel sera associée « une transformation en profondeur de l’apprentissage »(1).

Parallèlement, le gouvernement va expérimenter dans une dizaine de territoires des « emplois francs », dispositif prévu par la loi de finances pour 2018. Seront mobilisés, dès le 1er janvier, notamment, le département de la Seine-Saint-Denis, la métropole de Marseille et celle de Lille. Ce dispositif prévoit qu’une entreprise employant un demandeur d’emploi vivant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville se verra allouer une prime de 5 000 € par an sur trois ans en cas d’embauche en contrat à durée indéterminée et de 2 500 € par an sur deux ans en cas de contrat à durée déterminée de plus de six mois. Ces emplois pourront bénéficier à tous les demandeurs d’emploi, sans condition d’âge.

Redonner une ambition à l’ANRU

Emmanuel Macron, qui estime que ces mesures doivent s’inscrire « dans un cadre de vie repensé », a enfin indiqué vouloir « redonner une ambition à l’ANRU » à travers, notamment, une mobilisation financière de 10 milliards d’euros sur les prochaines années. Le chef de l’Etat souhaite, en matière de rénovation urbaine, « une politique plus fine, plus exigeante sur le terrain, qui évite dans ces quartiers, où nous rénovons, où nous investissons, de concentrer les difficultés et toujours les mêmes publics, en particulier ceux qui sont éligibles au [droit au logement opposable] ». C’est à Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois, nommé la veille à la tête du conseil d’administration de l’agence, qu’il reviendra de conduire cette politique (voir ce numéro, page 6).

Enfin, déplorant que seuls 5 % des enfants issus de familles défavorisées aient une place en crèche, le président a demandé qu’à l’avenir, les programmes de l’ANRU « intègrent systématiquement la question de la petite enfance ». Un « plan d’action dédié à la construction de crèches dans les quartiers de la politique de la ville » sera par ailleurs mis en place.

Notes

(1) Sur l’apprentissage, la concertation a officiellement été lancée le 10 novembre, voir ce numéro, p. 11.

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