« Devenir, d’ici quinze à vingt ans, l’entreprise qui, au monde, porte le plus d’attention à ses salariés et à ses clients »… Cette formule a le mérite de retenir l’attention, à l’heure où la souffrance au travail reste un enjeu capital, notamment dans le secteur social et médico-social. Simple communication marketing ? Slogan bien tourné de « care management » ? « Non, c’est une conviction personnelle ! Cela peut paraître fou, déraisonnable, ambitieux, mais c’était ma vision des choses dès le départ. Cette volonté de se préoccuper de l’humain est un principe fondamental du groupe », affirme Guillaume Richard, président du Groupe Oui Care, fondateur de la société de services à la personne O2 et vice-président de la FESP (Fédération du service aux particuliers).
« Nos clients nous confient ce qu’ils ont de plus précieux : leur domicile, la garde de leurs enfants, l’accompagnement de leurs proches âgés, explique-t-il. Notre matière première, c’est l’humain ! Et on ne peut prendre soin des autres quand on n’est pas bien soi-même. Il nous appartient donc de mettre nos salariés dans les meilleures conditions pour accomplir leurs missions de façon irréprochable. Nous proposons à nos employés de commencer leur journée avec les personnes âgées, de continuer ensuite avec du ménage et enfin de terminer avec les enfants afin d’avoir une journée équilibrée. Ce positionnement sur ces trois métiers permet de diversifier les missions, de réduire les temps de trajets et les pénibilités. »
Pour Guillaume Richard, cette préoccupation centrale pour le bien-être des salariés est l’un des ingrédients du succès du groupe O2 rebaptisé Oui Care en 2016, qui affiche désormais de fortes ambitions de développement à l’international pour exporter l’« art de vivre à la française ». Implanté au Mans depuis le départ, Oui Care compte aujourd’hui cinq marques – O2, APEF Services, France Présence, La Conciergerie O2 et Interdomicilio (acteur majeur des services à domicile en Espagne) –, 17 500 collaborateurs et près de 400 agences réparties dans cinq pays. Une fulgurante success-story à la française, qui prévoit 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017.
Diplômé de l’EDHEC (Ecole des hautes études commerciales du Nord), Guillaume Richard a débuté sa carrière comme contrôleur de gestion puis contrôleur de projet à la Française des jeux. En 1996, il se lance dans l’aventure entrepreneuriale dans le secteur des services à la personne. Une société jeune dans un secteur jeune. Après quelques obstacles à franchir (un manque de financement pour le projet) et un retour au salariat, l’aventure reprend de plus belle. Guillaume Richard s’installe au Mans en 2004 et y transfère le siège social d’O2 Développement, dont il prend la direction.
Que retient ce patron quadragénaire de cette réussite personnelle et professionnelle ? « Les 17 000 salariés du groupe sont capables de devenir demain PDG du groupe. Mon objectif est de permettre à tous ceux qui le veulent de rendre possible leurs rêves professionnels. » Il explique qu’un salarié du groupe a trois possibilités devant lui : s’épanouir dans son métier actuel, avoir une évolution hiérarchique ou aller faire un autre métier. « 40 % de nos encadrants sont issus de la promotion interne et, parmi nos responsables d’agence, on compte autant de franchisés que de personnes qui ont commencé comme intervenants. » Et de raconter le parcours de Stéphanie, 22 ans, qui a débuté comme intervenante pour de la garde d’enfants et qui, quatre ans plus tard, dirige en tant que franchisée une agence à Montauban. Ou encore celui de Manuela, issue de l’immigration portugaise, qui, comme plusieurs générations de femmes dans sa famille, a été femme de ménage et a gravi un à un les échelons en sept ans pour devenir aujourd’hui directrice de zone à Rambouillet. Autant de trajectoires qui, pour Guillaume Richard, illustrent ce qu’il nomme l’« entreprise des possibles ».