La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment publié deux documents(1) ayant pour objectif d’aider les équipes hospitalières « à mieux s’organiser en vue de répondre aux besoins spécifiques » des 3 millions de personnes âgées de plus de 70 ans et hospitalisées une ou plusieurs fois chaque année. Notant que l’hospitalisation constitue pour elles une « étape critique dans leur parcours de vie », la HAS a élaboré une fiche « points clés » consacrée à la réduction de la dépendance iatrogène liée à l’hospitalisation ainsi qu’une note de synthèse destinée, plus spécifiquement, à améliorer la prise en charge des personnes âgées hospitalisées pour une fracture de la hanche. Ces documents visent à aider les établissements à s’organiser et les professionnels à adapter leurs pratiques pour diminuer la perte d’autonomie, « en partie évitable », de ces personnes.
La dépendance iatrogène liée à l’hospitalisation(2), qui concerne 10 % des personnes hospitalisées, est, selon la HAS, un « phénomène en grande partie évitable ». A cette fin, la Haute Autorité recommande des actions d’amélioration dans les services hospitaliers recevant des personnes âgées. Il s’agit, d’après elle, « de dépister, de prévenir, de suivre et de traiter les six causes principales » de dépendance iatrogène liée à l’hospitalisation, parmi lesquelles le syndrome d’immobilisation, la dénutrition, les chutes et les effets indésirables liés aux médicaments. La HAS propose des « actions simples et de bon sens », comme favoriser la mobilité du patient, éviter les périodes de jeûne injustifiées ou réévaluer l’utilité des différents traitements médicamenteux. Et d’ajouter que ces actions « remettent parfois en cause des pratiques réalisées en routine et nécessitent d’accompagner le personnel dans un changement des pratiques à tous les niveaux de l’organisation ».
La fracture de la hanche au sein de la population âgée est fréquente – 50 000 cas par an chez les femmes et 16 000 chez les hommes. Elle est, selon la HAS, « cause de perte d’autonomie, d’entrée en institution, de complications et de décès ». A partir de ce constat, la Haute Autorité recommande, dans sa note de synthèse, de mettre en place une organisation spécifique au sein de l’hôpital afin de répondre aux besoins de ces patients, et permettre de réduire le délai opératoire à moins de 48 heures – ce délai constituant l’un des principaux facteurs de surmortalité. Elle recommande aussi une mobilisation et une rééducation précoces, poursuivies à domicile, et la prévention d’une seconde fracture par un traitement spécifique.
(1) Disponibles sur
(2) Elle désigne la perte d’autonomie survenant lors de l’hospitalisation et liée aux modalités de soins et à l’environnement hospitaliers.