Les mouvements déclenchés localement ces derniers mois pourraient donner corps à une mobilisation de plus grande ampleur. Quelque 300 professionnels, formateurs et étudiants, issus de plusieurs départements franciliens et de plusieurs secteurs d’activité, se sont réunis, le 19 octobre, à la Bourse du travail de Paris, lors d’une « assemblée générale Ile-de-France de tout le travail social ». Lancée par les membres du collectif Etats généraux alternatifs du travail social (EGATS) – soit la CGT, la FSU, Solidaires, la Fédération autonome de la fonction publique, le collectif Avenir Educs et l’UNEF – et la commission « Action travail social » créée dans le sillage de Nuit debout, l’initiative a pour objectif de rendre « visibles les atteintes multiformes au travail social », rapporte Hervé Heurtebize, secrétaire national du Snuter (Syndicat national unitaire de la territoriale)-FSU.
Au cœur des prises de parole et des témoignages : la restriction des droits des personnes, la dégradation des conditions de travail, la réduction des financements, la mise en concurrence des acteurs ou encore les sanctions subies par des professionnels qui dénoncent le sort fait aux personnes accompagnées. Le tout sur fond de réforme des diplômes et quelques jours après l’annonce du report de la revalorisation des carrières des agents de la fonction publique prévue par le protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR). Dans les secteurs de la protection de l’enfance, du médico-social – dont les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) – et de l’insertion, « le sentiment général est celui d’une perte de sens », ajoute Nicolas Guez, secrétaire fédéral de SUD Santé-sociaux. « Le public présent à l’assemblée générale était très diversifié, avec une nouvelle génération de militants. Et quand les non-syndiqués se mettent en mouvement, c’est la preuve que les choses passent à la vitesse supérieure. »
L’assemblée générale a débouché sur la décision d’appeler à la mobilisation pour le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant. L’objectif est notamment de mettre l’accent sur les difficultés du secteur de l’enfance et de la jeunesse – aide sociale à l’enfance, protection judiciaire de la jeunesse ou prévention spécialisée. Le mouvement, parti d’Ile-de-France mais qui doit converger avec les mobilisations nées en Maine-et-Loire, où le conseil départemental a privé cinq associations de leur capacité d’accueil à la suite d’un appel à projets(1), devrait s’ouvrir à d’autres régions.