Dix millions et demi d’euros : c’est la somme que le gouvernement a programmée dans son projet de loi de finances (PLF) pour 2018, au titre des aides aux maisons de l’emploi, soit moitié moins qu’en 2017 et 2016. L’association Alliance villes emploi (AVE) se mobilise contre cette réduction drastique de subventions qui, affirme-t-elle, préfigurerait en plus un retrait total des aides de l’Etat en 2019. Sans toutefois en préciser l’échéance, le gouvernement explique, dans un document consacré à la mission « emploi et travail » du budget, que « les montants prévus au PLF 2018 doivent permettre d’accompagner le retrait progressif de l’Etat, selon un plan d’action à définir dans les territoires, en lien avec les collectivités territoriales et les maisons de l’emploi ». Pour l’association, qui réunit en son sein collectivités locales et élus locaux engagés dans les politiques de l’emploi et d’insertion, « c’est condamner à mort les maisons de l’emploi », s’exprime-t-elle dans un communiqué du 19 octobre.
Actuellement, leur financement dépend en moyenne à 38 % de l’Etat, une part que les communes, intercommunalités, départements et régions, en tant que cofinanceurs, ne sont pas forcément en mesure de prendre à leur charge, dans un contexte d’économies budgétaires et de baisse des dotations de l’Etat. Si l’association se réjouit du fait que le « grand plan d’investissement 2018-2022 », annoncé le 25 septembre, consacre 15 milliards d’euros en cinq ans à la formation professionnelle, elle se déclare « abasourdie » par les orientations du PLF 2018. Car, pour construire une politique de formation « efficiente » qui s’articule avec la politique de lutte contre le chômage, il faut « connaître les besoins des entreprises locales », « prendre en compte les spécificités des territoires et les mutations économiques » et « coordonner l’ensemble des acteurs de l’emploi et de l’insertion », estime l’AVE – qui rappelle que, justement, « c’est là tout le savoir-faire et le cœur de métier des maisons de l’emploi ».
Après s’être adressée aux députés dans une lettre du 16 octobre, l’association Alliance villes emploi appelle le gouvernement « à reconsidérer le budget alloué aux maisons de l’emploi », soulignant qu’elles « répondent parfaitement à ses orientations » et que leur disparition impliquerait le licenciement des professionnels de l’emploi qui les animent.