Après avoir, en mars dernier, publié son deuxième baromètre(1) sur la qualité de vie au travail dans l’économie sociale et solidaire (ESS), la mutuelle Chorum rend publiques plusieurs études par branche professionnelle(2). Elles ont été réalisées à partir de l’exploitation de ce même baromètre, fondé sur une enquête menée en octobre 2016 auprès de plus de 6 000 salariés et dirigeants (dont des élus). Les résultats obtenus pour la branche de l’aide à domicile montrent que la perception de la qualité de vie au travail chez l’ensemble des salariés (hors dirigeants) y est légèrement moins bonne (5,9/10) que celle identifiée pour l’ensemble de l’ESS (6,1/10), et en baisse notable par rapport à 2013 (6,4/10). La note est moins élevée (5,7/10) parmi les salariés occupant des fonctions d’accompagnement des publics, dont néanmoins un peu plus de la moitié (55 %) se disent confiants dans leur avenir professionnel au sein de la structure dans laquelle ils travaillent. Les changements d’organisation (46 %) sont identifiés par cette catégorie de salariés comme les premières raisons de la dégradation des conditions de travail vécue (par la moitié des salariés, hors dirigeants) ces dernières années, devant les rémunérations et l’évolution des moyens humains et financiers. La note attribuée par l’ensemble des salariés ayant connu une fusion ou un regroupement est moins élevée (5,5/10) – mais elle atteint dans ce cas 6,8/10 chez les dirigeants.
L’évaluation de la qualité de vie au travail au sein de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale à but non lucratif atteint la même note de 5,9/10 parmi les salariés non dirigeants, également en baisse par rapport à 2013 (6,1/10). Les dirigeants semblent en revanche nettement plus satisfaits de leurs conditions de travail que ceux de l’aide à domicile (note de 7,3/10, contre 6,7/10). Parmi les salariés, les changements d’organisation apparaissent également comme les principaux motifs (55 %) du sentiment de dégradation (ressenti par 55 % d’entre eux), avec l’évolution des moyens (36 %) et la question de la reconnaissance des compétences (33 %). De même, les conséquences des fusions et regroupements sont appréciées plus favorablement chez les dirigeants que les autres salariés. Comme dans l’aide à domicile, la majorité des salariés occupant des fonctions d’accompagnement (70 %) déclarent être satisfaits du contenu de leur travail, le sentiment d’utilité et de reconnaissance par les bénéficiaires prévalant largement. Plus de la moitié d’entre eux (52 %), néanmoins, répondent qu’en raison de leurs conditions de travail, il leur arrive d’avoir le sentiment d’être « maltraitants » avec le public.
Dans la branche des ateliers et chantiers d’insertion, la qualité de vie au travail paraît mieux perçue, avec une note globale des salariés non dirigeants de 6,2/10 et une satisfaction moindre parmi les personnels accompagnant le public (5,8/10). Les salariés sont aussi moins nombreux (45 % pour l’ensemble, mais 58 % pour ceux exerçant des fonctions d’accompagnement) à considérer que cette qualité s’est dégradée au cours des dernières années. Dans cette branche, l’ambiance de travail (40 %), les changements d’organisation (39 %), la reconnaissance des compétences (39 %) et l’évolution des moyens sont avancés comme les principaux facteurs de dégradation.
(2) Disponibles sur