Emmanuel Macron a détaillé, lors d’un discours devant les forces de sécurité, le 18 octobre, les contours et le calendrier de la mise en œuvre de l’une de ses promesses phares de campagne : la création de la police de sécurité du quotidien(1).
Le président de la République s’est défendu de vouloir rétablir la police de proximité, symbole de la politique sécuritaire de Lionel Jospin qui l’avait instaurée en 1998. « Ce n’est pas – comme on l’a parfois dénoncé – aller jouer au football avec les jeunes », a-t-il prévenu. Au contraire, la police de sécurité du quotidien « vise à sortir de l’opposition stérile entre police de proximité et police d’intervention ». Elle « consiste à placer le service du citoyen au cœur du métier de gendarme et de policier, alors que la police d’ordre est aujourd’hui organisée de manière verticale depuis Paris ».
Des consultations ont été lancées le 23 octobre. Elles se poursuivront jusqu’à la fin de l’année à trois niveaux : national, local et individuel sur la base d’un « questionnaire ouvert » adressé à chaque gendarme et policier. Parallèlement, Emmanuel Macron a annoncé qu’une « mission sera diligentée sur la coordination entre police nationale, police municipale et la sécurité privée ».
A l’issue de cette phase de consultation, une « nouvelle doctrine » sera arrêtée en fin d’année. Elle servira de « référence en matière de sécurité publique pour les années à venir ». Le président de la République a déjà dessiné les contours de cette doctrine qui reposera sur des moyens matériels et humains renforcés, une déconcentration accrue des décisions et un renforcement du lien avec la population.
Sur la base de ce nouveau cadre d’action, des expérimentations seront lancées début 2018. Les sites seront sélectionnés courant décembre et variés. « Différents dispositifs seront déployés sur des territoires eux-mêmes différents, urbains, périurbains, ruraux », a ainsi indiqué Emmanuel Macron.