C’est la mission locale qui a proposé à Antoine, Malika, Fadi, Etienne et Boubacar de participer à l’atelier d’écriture animé par Olivia Dejasset, une auteure de polar reconnue. Ils disposent d’un mois, durant l’été 2016, pour écrire à ses côtés un roman noir. Seule contrainte : que l’histoire se déroule dans le cadre de leur ville, La Ciotat (Bouches-du-Rhône), station balnéaire marquée, dans les années 1980, par le choc de la fermeture du chantier naval. Une culture ouvrière dont ces jeunes en insertion se sentent encore dépositaires, même s’ils sont confrontés aujourd’hui à des problèmes tout autres. Leur roman, qui doit faire l’objet d’une publication, est un prétexte, une occasion de les réconcilier avec la littérature et le monde, mais surtout de leur redonner confiance en soi. Mais l’atelier, c’est d’abord un lieu où ces jeunes adultes se confrontent pour trouver un fil conducteur à leur livre, une dynamique de travail avec ses tensions, ses culs-de-sac et ses compromis. C’est aussi un lieu où des personnalités s’opposent. Antoine, notamment, avec son discours politique ambigu, ses provocations et ses contradictions, va se mettre le groupe à dos. Est-ce l’ennui qui le mène à devenir, peu à peu, de plus en plus violent, voire dangereux ? « Tirer sur quelqu’un, juste pour que quelque chose se passe », écrit-il dans un texte qu’il lit devant les autres stagiaires de l’atelier. Olivia Dejasset voit en Antoine un personnage de roman. Mieux le connaître lui permettrait sans doute de dépasser le blocage qu’elle rencontre sur son prochain projet… Mais elle est vite confrontée à sa propre impuissance.
Outre Marina Foïs, qui incarne la romancière, Laurent Cantet – qui a précédemment réalisé Entre les murs – a choisi des comédiens amateurs, rencontrés dans les clubs de sport et les bars des Bouches-du-Rhône. Il s’est nourri de leurs expériences et de leurs personnalités pour enrichir le scénario de L’atelier.
L’atelier
Laurent Cantet – 1 h 53 – En salles