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Médecins du monde attire l’attention sur les « oubliés » de la prévention

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« Malgré les promesses faites lors des récentes campagnes électorales, les populations en situation de précarité sont majoritairement oubliées des politiques de santé publique, [notamment en] prévention, pourtant une des priorités du ministère [des Solidarités et de la Santé]. » Tel est le constat tiré par Médecins du monde cinq mois après l’élection présidentielle, à l’occasion de la publication du rapport annuel de son observatoire de l’accès aux droits et aux soins en France(1). L’association entend peser sur l’élaboration des stratégies nationales de santé et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes (voir ce numéro, page 11), pour lesquelles les concertations sont en cours, ainsi que sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018.

Dans son rapport, Médecins du monde met l’accent sur la santé des femmes. Parmi celles de 25 à 65 ans rencontrées dans les 20 centres d’accueil, de soins et d’orientation (CASO) de l’association, « seules 29 % ont indiqué avoir déjà réalisé un frottis cervico-vaginal au cours de leur vie, soit trois fois moins [que dans la] population générale » française. Seules 12 % des femmes en âge de procréer ont dit utiliser une contraception, cinq fois moins que dans la population générale. Parmi les femmes enceintes, seules 5,3 % disposaient de droits ouverts à une couverture maladie lors de leur première visite au CASO. Près de la moitié présentent un retard de suivi de grossesse et seules 40 % ont eu accès à des soins prénataux au cours de la grossesse.

L’association s’inquiète aussi de la couverture vaccinale des publics accueillis. « Parmi les personnes de plus de 15 ans, moins d’une sur deux est à jour pour le tétanos, la diphtérie, la polio et le BCG » ; et moins d’une sur trois pour le ROR (rougeole-oreillons-rubéole), la coqueluche et l’hépatite B. Pour les moins de 15 ans, les couvertures « sont un peu meilleures » (entre 59,4 % pour l’hépatite B et 80,1 % pour la diphtérie et la poliomyélite), « mais restent très insuffisantes au regard des objectifs » d’au moins 95 % fixés par la loi de santé publique de 2004, analyse l’association. Elle souligne par ailleurs qu’en 2016, seuls 21 % des adultes accueillis en consultation médicale dans les CASO connaissaient leur statut sérologique pour les hépatites, et 26 % pour le VIH.

Pour accroître les dépistages et la prévention, Médecins du monde « demande le renforcement des structures de proximité telles que les PMI [protection maternelle et infantile] et la garantie de leur pérennité, et milite pour le développement d’actions allant au-devant des publics les plus exposés et les plus vulnérables ». Elle invite de nouveau à renforcer les 430 permanences d’accès aux soins de santé (PASS), qui proposent en principe un accueil inconditionnel et l’accompagnement de personnes sans couverture médicale. Or, les équipes de Médecins du monde constatent « une mise en place des PASS inégalement effective selon les régions », « une saturation fréquente, un repérage des patients en situation de précarité et un accès à un accompagnement social souvent aléatoires » ; ou encore « un accueil de tous les publics non systématique » par manque de moyens.

Notes

(1) Lien vers le rapport : https://goo.gl/DphxtY.

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