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Le court chemin du palliatif

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Il y a cet homme atteint d’un cancer en phase terminale et qui explique au médecin qu’il aimerait bien mourir dimanche, cette femme dont le cancer du sein a métastasé et qui demande quand est-ce qu’elle va arrêter sa chimio, ou encore cet autre qui confie à une psychologue son angoisse de « crever tout seul »… Pendant plusieurs semaines, l’auteur de bande dessinée Xavier Bétaucourt et le dessinateur Olivier Perret ont suivi le quotidien des patients hospitalisés au sein de l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de Roubaix (Nord) et des équipes – médecins, infirmières, psychologue – qui les ont accompagnés jusqu’au bout de la route. Une route bien courte lorsqu’ils arrivent dans ce service. En 2016, la durée moyenne de séjour des 295 patients accueillis était de 11 jours. Reste que Xavier Bétaucourt et Olivier Perret se sont immergés dans cette réalité âpre et sombre de la fin de vie avec beaucoup d’humanité et sans jamais aller du côté du désespoir. L’auteur tenait à ce que le mot « vivre » figure dans le titre, comme pour mieux prendre ses distances avec toute idée de mouroir. On est témoin des échanges et des questionnements des professionnels sur les situations des personnes, leurs échanges et leurs réactions face au décès d’un patient. Le lecteur suit pas à pas le travail des équipes pour soulager les souffrances physiques et apaiser les peurs de leurs patients. On est bien ici dans la vie. Une vie qui s’achève, mais qui laisse aussi la place à des moments de bonheur, comme pour ce couple qui décide de se marier à l’hôpital ou lorsqu’une infirmière annonce à une femme qu’elle va pouvoir rentrer chez elle et être soignée à domicile. On se prend même à rire face au lapsus d’une infirmière qui, en voulant orienter un patient fumeur vers la terrasse, confond « solarium » et « funérarium »… Une incursion instructive au cours de laquelle sont également évoquées les résistances face à l’ouverture de certaines unités de ce type considérées comme coûtant trop cher, ou encore le scepticisme de certains médecins pour qui « un malade qui meurt n’est pas un bon malade ».

Quelques jours à vivre

Xavier Bétaucourt et Olivier Perret – Ed. Delcourt – 14,95 €

Culture

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