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Solidarités nouvelles face au chômage propose un guichet unique de la formation

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« Modifier les approches culturelles des politiques de l’emploi menées depuis 40 ans » et « changer le regard de la société, et notamment celui des entreprises, sur le chômage et les chômeurs en proposant plusieurs pistes d’action concrètes ». C’est l’ambition de Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), qui accompagne chaque année près de 4 000 demandeurs d’emploi. L’association organisait, le 28 septembre à l’Assemblée nationale, un débat autour de la première édition de son rapport annuel, intitulé « Pour l’emploi : et si on n’avait pas tout essayé ? » et centré sur les reconversions professionnelles(1).

Le rapport de SNC, qui s’appuie sur des expériences et témoignages de chercheurs d’emploi(2) et de bénévoles, revient aussi sur la réalité des données disponibles. Par exemple, les chiffres sur l’ancienneté dans le chômage « sont extrêmement élevés (850 000 personnes sont au chômage depuis plus de trois ans, soit l’équivalent de la deuxième ville de France : Marseille !) et pourtant ils sont largement sous-évalués », relève-t-il. « Dès qu’un chercheur d’emploi travaille un jour, le « compteur » de son ancienneté est remis à zéro ! », fait-elle remarquer. Par ailleurs, « environ 50 % des chercheurs d’emploi ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté ».

Pilotage inefficace de la formation

L’association l’atteste : « L’accompagnement des transitions professionnelles constitue un impératif majeur. » Or, beaucoup de chercheurs d’emploi essuient un rejet de leur projet de formation, « alors qu’ils ont dépensé une énergie considérable à identifier des centres de formation, à passer des tests, à obtenir des devis ». Trop de règles, de conditions et de contraintes budgétaires encadrent leur accès à la formation, constate SNC, qui déplore une mauvaise organisation et un pilotage inefficace du secteur de la formation professionnelle, en outre soumis à une logique concurrentielle. L’association propose donc de « clarifier et de simplifier » ce système en développant un « guichet unique de la formation ou, a minima », en répartissant « clairement les rôles entre l’Etat, les régions, les branches professionnelles ». Elle plaide aussi pour l’augmentation de la part des budgets de formation destinés aux demandeurs d’emploi et pour le développement de « parcours d’accompagnement des reconversions professionnelles ». SNC propose encore d’ouvrir davantage la formation des demandeurs d’emploi sur les entreprises, en associant « formation et entreprises d’insertion pour les chercheurs d’emploi de longue durée », notamment, ou en ouvrant « aux chercheurs d’emploi les formations dédiées aux salariés ».

L’association, qui recommande de « mettre l’assurance chômage au service des transitions professionnelles », perçoit son universalisation (ouverture à tous les actifs), telle que prévue par le gouvernement, comme une « excellente nouvelle », à même de renforcer les solidarités et de favoriser les mobilités entre statuts. Pour autant, prévient-elle, elle ne doit donner lieu « à aucune réduction, du niveau ou de la durée, du revenu de substitution versé aux chercheurs d’emploi ». De plus, « toute perspective de mise en place d’assurances chômage complémentaires et privées doit être clairement dénoncée ».

Au-delà, « offrir à tous un travail de qualité et à temps choisi » devrait être un objectif prioritaire des politiques publiques, estime SNC, qui considère au passage les contrats aidés comme « un dispositif nécessaire », à condition qu’il soit conçu comme une passerelle vers un emploi classique et permette un accompagnement suffisant. Les initiatives locales et les coopérations entre acteurs de terrain – entreprises, partenaires sociaux, associations, collectivités locales, services de l’Etat… – doivent en outre être encouragées pour lutter contre la pénurie d’emplois, fait valoir l’association.

Notes

(1) Disponible sur https://snc.asso.fr.

(2) Dans son rapport, SNC utilise l’expression « chercheurs d’emploi » plutôt que « chômeurs » ou « demandeurs d’emploi », la jugeant plus respectueuse de la situation des personnes concernées.

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