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Jeunes sans domicile : la Feantsa et la Fondation Abbé-Pierre promeuvent des réponses ciblées

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Dans toute l’Europe, une proportion inquiétante des jeunes de moins de 30 ans est exclue du marché du logement ou mal logée. Cette tranche d’âge représente de 20 % à 30 % de l’ensemble des personnes sans domicile dans la majorité des pays européens. Et près de la moitié de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dépensent plus de 40 % de leurs revenus dans le logement. Ce sont les constats de la Feantsa (Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri) et de la Fondation Abbé-Pierre, dans un rapport commun rendu public à la fin du mois de septembre(1).

Alors que les raisons et les conditions de la privation de domicile parmi les jeunes sont différentes de celles rencontrées par les plus âgés, les réponses à apporter pour cette catégorie de population le sont également, soulignent les deux organisations. Dans leur rapport, elles dressent un panorama des initiatives mises en œuvre pour offrir un logement abordable aux jeunes en situation de vulnérabilité. Celles-ci consistent notamment en la production d’une offre accessible, en mobilisant, comme en France, l’intermédiation locative. « Des innovations en matière de construction rapide et peu coûteuse ont vu le jour pour les jeunes ne pouvant pas assumer les prix du marché, comme le projet Y-Cube en Angleterre, porté par l’organisation YMCA », illustre également le document. Certains programmes, comme à Milan, en Italie, encouragent les échanges intergénérationnels au sein du parc social.

Le rapport présente aussi des projets « logement d’abord » destinés aux jeunes, qui proposent un accompagnement individualisé vers l’autonomie. Ainsi, à Mulhouse (Haut-Rhin), « l’association SURSO [Service d’urgence sociale] a monté en 2010 le projet “Logis jeunes”, qui met à la disposition de jeunes sans domicile de 18 à 25 ans 40 logements en intermédiation locative. La mise à disposition d’un logement est complétée par un accompagnement personnalisé. Le contrat peut durer entre un et deux ans, sans date de sortie prédéfinie, et peut prendre fin soit par glissement de bail, soit par relogement. » Les jeunes paient un loyer s’ils ont un revenu, mais n’en paient pas s’ils sont sans ressources. Est également citée une expérience finlandaise, « où le modèle “logement d’abord” a été au centre de la stratégie nationale de réduction du sans-abrisme » depuis 2008. Dans ce cadre, des « parcours logement » ont été développés pour les jeunes qui ont été sans domicile, avec un soutien psychosocial et un accompagnement à la fois individuel et collectif. Les possibilités de mobilité entre différents types de logement doivent être encouragées pour disposer de réponses diverses et complémentaires, démontrent encore les deux organisations.

Accompagnement intensif

Dans ce sens, en Angleterre, les autorités locales ont mis en place un dispositif qui repose sur des chambres au sein d’une maison familiale, où le jeune partage les autres espaces avec l’hôte (une famille, un couple ou une personne seule). Un modèle « intéressant pour ses liens avec l’employabilité, pour la gestion de l’abus de substances, ainsi que pour contrer l’isolement dont beaucoup de ces jeunes souffrent », commente le document. En Ecosse, une organisation gérant un système de garantie solidaire de caution locative a lancé en 2013 un projet consistant à accompagner les jeunes sans domicile dans des locations partagées du parc locatif privé.

Un accompagnement intensif et un logement stable sont des préalables pour que les jeunes privés de domicile puissent se saisir d’occasions d’emploi, conclut le rapport. Qui identifie là les failles du dispositif de la « garantie pour la jeunesse » – engagement pris en 2013 par les pays de l’Union européenne de garantir un emploi, une formation, un stage ou un apprentissage à tous les jeunes de moins de 25 ans dans les quatre mois qui suivent la perte de leur emploi ou la fin de leurs études. Le principe « n’a pas fonctionné pour les jeunes vulnérables aux besoins complexes », pointent la Feantsa et la Fondation Abbé-Pierre, qui appellent les Etats membres et la Commission européenne à se saisir d’urgence, dans le cadre de la stratégie de l’Union européenne en faveur de la jeunesse, de la question des jeunes sans domicile.

Notes

(1) « Enfermés dehors. Des solutions de logement pour la transition vers l’indépendance des jeunes en situation de vulnérabilité » – Disponible sur http://bit.ly/2g8kh5o.

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