Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron le 26 septembre(1), Marie-Arlette Carlotti, présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), fait part de ses inquiétudes vis-à-vis de la réforme des aides au logement annoncée par le gouvernement(2).
Cette réforme prévoit une baisse du montant des aides au logement à hauteur de 1,7 milliard d’euros, soit 50 € à 60 € par mois, à charge pour les organismes HLM de réduire d’autant les loyers des logements loués à des personnes sous conditions de ressources.
Selon le Haut Comité, la baisse des aides au logement pose « trois problèmes majeurs ». Sa présidente s’inquiète ainsi de l’impact de cette mesure sur la capacité des bailleurs sociaux à réhabiliter leur parc et à investir dans des constructions neuves. « Ce sont les organismes HLM qui ont une politique sociale affirmée, se traduisant par un taux plus élevé de locataires bénéficiaires des aides au logement, qui seront les plus impactés, et cette mesure pourrait leur être fatale », affirme-t-elle.
Par ailleurs, Marie-Arlette Carlotti souligne également que cette mesure n’entraînera « aucun gain de pouvoir d’achat pour les locataires à faibles revenus ». Selon elle, l’urgence est au contraire à la solvabilisation des ménages les plus modestes.
Enfin, cette baisse des loyers pour une certaine catégorie de locataires « se fera au détriment de l’accès au logement de cette même population ». L’instance craint en effet que la création d’une catégorie de locataires bénéficiant de cette baisse des loyers ait pour conséquence de peser sur les choix des commissions d’attribution. Pour le même loyer, les commissions pourraient avoir « intérêt à choisir le ménage dont la situation financière ne nécessite pas de baisse du loyer, plutôt que de choisir un ménage modeste et de diminuer le loyer et les recettes de l’organisme ».
(1) Disponible sur