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L’isolement après 60 ans, une crainte plus marquée chez les moins favorisés

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Plus de 900 000 personnes âgées de 60 ans et plus, soit 6 % de cette classe d’âge, sont isolées des cercles familial et amical, révèle une enquête publiée par Les Petits Frères des pauvres, à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées du 1er octobre(1). « Sont considérées comme isolées les personnes ne rencontrant jamais physiquement les membres de leurs réseaux de sociabilité (famille, amis, voisins, acteurs associatifs) ou ayant uniquement des contacts très épisodiques avec ces différents réseaux (quelques fois dans l’année ou moins souvent) », explique-t-elle.

Selon ses résultats, rendus publics le 28 septembre, « 2 % des personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées [de ces] quatre cercles de sociabilité à la fois », ce qui représente 300 000 personnes. Plus d’une sur cinq (22 %) est isolée de son cercle familial, plus d’un quart (28 %) du cercle amical, 21 % du cercle de voisinage et 55 % des réseaux associatifs. « Par exemple, plus d’une personne de plus de 60 ans sur trois ne sort pas de chez elle tous les jours. Cette situation, véritable mort sociale, s’aggrave avec l’âge et touche plus fortement les plus de 85 ans, souligne l’association dans un communiqué. L’étude permet également de dresser un “portrait type” des plus isolés. Ce sont généralement des femmes, de plus de 75 ans, aux revenus modestes, un profil qui correspond en grande partie aux personnes accompagnées par Les Petits Frères des pauvres. » L’association pointe « une rupture significative des cercles de sociabilité » à partir de 85 ans, qualifiée de « bascule vers le grand âge », avec des contacts moins fréquents avec les petits-enfants, la famille éloignée, le cercle associatif et le voisinage.

Les personnes ont également été interrogées sur les sujets qui les préoccupent. En priorité, pour 78 % d’entre elles, c’est la perte des proches qu’elles évoquent, devant la peur de la perte d’autonomie (59 %), de la maladie et des problèmes de santé (56 %). Un peu moins de la moitié de ce public (46 %) s’inquiète à l’idée d’« être une charge pour [sa] famille ». Par ailleurs, 41 % des 60 ans et plus redoutent de « devoir quitter [leur] logement » et 39 % font part de leur « sentiment d’être vulnérable » (39 %). Enfin, ils sont 28 % à être préoccupés par la solitude et l’isolement (32 % des femmes et 22 % des hommes), une proportion qui s’élève très légèrement lorsqu’on avance dans les tranches d’âge. Cette préoccupation est également plus marquée chez les retraités des classes socioprofessionnelles (CSP) les moins élevées : ils sont 30 % à en faire part contre 25 % chez les retraités anciens CSP +. Enfin, « cette crainte est d’autant plus marquée en milieu rural et dans les petites agglomérations ».

Pour faire face à l’isolement et à la solitude, la très grande majorité (90 %) des enquêtés estiment que la priorité est de maintenir des services et des commerces de proximité. Sont également cités, par 89 % des répondants, le développement de solutions de transport adaptées et l’information sur les aides et allocations financières. Autres actions qui leur semblent importantes dans ce domaine : favoriser les liens entre générations (85 %), développer des activités de loisirs adaptées (74 %) ou encore faciliter l’accès à Internet et aux réseaux sociaux (69 %).

L’enquête se conclut cependant par une note positive, puisque la population des 60 ans et plus « reste majoritairement heureuse et revendique son autonomie ». Ainsi, 88 % des personnes de cette tranche d’âge se disent heureuses, contre 82 % des Français âgés de plus de 18 ans. Elles sont par ailleurs 95 % à se déclarer autonomes dans leur vie quotidienne, contre une petite proportion (3 %) qui l’est peu ou pas du tout (10 % chez les plus de 90 ans). Enfin, à la question de savoir quelle est la solution de logement leur paraissant la meilleure pour faire face à l’avancée en âge, 45 % des 60 ans et plus souhaitent vivre chez eux avec des aides à la vie quotidienne, 39 % veulent continuer à vivre chez eux (ou chez un proche) « exactement comme aujourd’hui », 11 % envisagent d’emménager dans une résidence-services (15 % des 75-79 ans) et 3 % d’entrer dans une maison de retraite médicalisée (11 % des 90 ans et plus). En parallèle à la publication de cette enquête, un film d’une minute, réalisé par Les Petits Frères des pauvres et intitulé #mortsociale, est diffusé depuis le 28 septembre sur les réseaux sociaux afin d’interpeller le grand public sur l’isolement des plus de 60 ans.

Notes

(1) Enquête réalisée par l’institut CSA auprès de 1 804 personnes représentatives de la population française métropolitaine âgée de 60 ans et plus entre le 15 et le 30 juin dernier et disponible sur www.petitsfreresdespauvres.fr.

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