Pour la rentrée, l’Union nationale ADMR a sorti un sondage de son cartable. Ses résultats(1), présentés lors d’une conférence de presse le 20 septembre, montrent notamment que 66 % des Français « soutiennent » au moins un enfant ou un adulte. Près d’un quart d’entre eux (24 %) aident au moins plusieurs fois par mois un proche adulte dans les tâches de la vie courante, et 19 % s’occupent de sa santé. Si une majorité des répondants (51 %) jugent « suffisante » l’action des pouvoirs publics en faveur de la famille et de la petite enfance, ce taux tombe à 31 % en ce qui concerne l’aide aux personnes malades, à 21 % pour le handicap et à 18 % pour les personnes âgées en perte d’autonomie.
Pour Marie-Josée Daguin, présidente de l’Union nationale ADMR, les réformes menées ces dernières années sont encore loin de répondre aux besoins. Certes, la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) du 28 décembre 2015 a permis de revaloriser les plans d’aide pour les bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Elle a aussi créé les conférences départementales des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie, qui soutiennent plus d’une centaine de projets portés par l’ADMR. Pour autant, l’aide au répit instituée par la loi pour compléter les plans d’aide ne permet encore de financer que quelques demi-journées par an et par personne. De plus, ces dispositifs restent très inégalement déployés suivant les départements, a observé Marie-Josée Daguin.
Elle a donc appelé les pouvoirs publics à renforcer leurs efforts. Elle a aussi jugé nécessaire de créer davantage de guichets uniques (comme les maisons départementales de l’autonomie) pour que les aidants sachent plus facilement vers quels professionnels se tourner. L’ADMR, pour sa part, développe des services de répit, des « aides psychologiques » et des formations pour les aidants, ainsi que des partenariats avec d’autres organisations, comme l’Association française des aidants (AFA), a exposé la présidente de l’union. Elle est par ailleurs revenue à l’offensive sur les contrats aidés, dont le gouvernement a décidé de réduire drastiquement le financement. Une décision déjà critiquée début septembre par l’ADMR et les trois autres fédérations de la branche de l’aide à domicile(2). « Pour nous, c’est une lourde perte », car les 2 700 associations ADMR emploient quelque 3 000 personnes en contrat aidé, pour 93 700 salariés (et 101 000 bénévoles), a pointé Marie-Josée Daguin. L’ADMR Hautes-Pyrénées, qu’elle préside, compte 1 024 salariés, dont 74 en contrat aidé – et pour 59 d’entre eux, elle ne sait pas encore s’ils seront renouvelés ou non. Thierry d’Aboville, secrétaire général de l’union nationale, juge que la limitation de ces contrats risque de conduire non pas à une hausse des tarifs – car les usagers « ne sont pas capables de payer plus » –, mais à des licenciements, voire à la fermeture d’associations locales. Lesquelles interpellent donc préfets et parlementaires pour chercher des solutions.
La rentrée va également être marquée par la reprise des discussions entre les fédérations et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) sur la tarification de l’aide à domicile : une réunion du comité de pilotage est prévue le 27 septembre, a rapporté Thierry d’Aboville aux ASH. L’ADMR prône la mise en place au niveau national d’un tarif horaire plancher, qui serait garanti aux services pour leur financement par le département. Il serait complété par un « bonus » pour les structures « qui ont une véritable politique de professionnalisation, de qualité », ou encore celles qui sont isolées géographiquement en milieu rural. Cela apporterait « plus d’universalité et d’équité », alors qu’à l’heure actuelle, les tarifs varient beaucoup suivant les départements, a plaidé le secrétaire général. Il espère que la réforme de la tarification pourra aboutir rapidement, afin que les structures ne dépendent plus des fonds de soutien exceptionnels mis en place chaque année pour soutenir le secteur.
(1) Il s’agit de la deuxième édition (après celle de 2016) d’un sondage sur « les nouveaux enjeux de la famille » mené par Kantar Sofres pour l’ADMR. Les données ont été recueillies du 30 août au 4 septembre auprès d’un échantillon représentatif de 1 010 personnes majeures. Lien abrégé vers les résultats :