En 2015, en France, 8,9 millions de personnes, soit 14,2 % de la population contre 14,1 % en 2014, vivaient en dessous du seuil de pauvreté monétaire. Celui-ci est estimé à 1 015 euros par mois par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), qui a publié, le 12 septembre, sa dernière enquête sur les niveaux de vie(1). « Le fait notable de l’année 2015 est la diminution de l’intensité de la pauvreté », pointe l’INSEE, qui a constaté que le niveau de vie médian des personnes pauvres avait davantage augmenté que le seuil de pauvreté. Selon l’institut, c’est en partie la conséquence des mesures sociales ciblées sur les plus précaires. « Par ailleurs, la structure de la population pauvre est à peu près inchangée » : celle-ci reste logiquement très liée au statut d’activité, puisqu’en 2015, 37,6 % des chômeurs vivaient en dessous du seuil de pauvreté, contre 6,5 % des salariés. « Pour les actifs, occupés ou au chômage, le taux de pauvreté varie fortement selon la catégorie socio-professionnelle : 15,3 % des ouvriers sont pauvres, selon l’approche monétaire, contre 3,1 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. » Par ailleurs, le taux de pauvreté des ouvriers a augmenté en 2015, tandis que celui des commerçants a baissé.
Le niveau de vie médian de la population s’est élevé, lui, à 20 300 euros annuels en 2015, soit un montant légèrement supérieur (de 0,4 %) à celui de 2014 en euros constants. « Cette augmentation de faible ampleur ne remet pas en cause le constat de longue stagnation du niveau de vie médian depuis 2008, après la progression soutenue d’avant la crise. Il reste notamment toujours en-deçà du niveau de 2008 », relève l’INSEE. L’organisme précise que les 10 % de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 860 euros annuels et les 10 % les plus aisées ont un niveau de vie supérieur à 37 510 euros. Enfin, « après une forte baisse en 2013 », les inégalités globales sont restées stables entre 2014 et 2015.
(1) « Les niveaux de vie en 2015 », INSEE Première n° 1665 – Septembre 2017 – En ligne sur