Les violences au sein des couples ont causé 196 décès en 2016

L’an dernier, 196 personnes ont perdu la vie du fait de violences au sein d’un couple, selon le dernier rapport établi par la police et la gendarmerie nationale et la délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur(1). Ce chiffre illustre une nouvelle fois la difficulté à faire reculer cette forme de violence, soulignent le ministère de l’Intérieur et la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, dans un communiqué commun du 1^er septembre.

Ce sont ainsi 109 femmes qui sont décédées en 2016 sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. Soit, en moyenne, une femme tous les trois jours, un ratio identique à celui qui a été constaté en 2015. Les violences au sein du couple ont fait 11 victimes collatérales en 2016, dont 9 mineurs tués par leur père en même temps que leur mère. Les autres décès comprennent les suicides des auteurs d’homicide. Enfin, 29 hommes ont perdu la vie, victimes de leur compagne et, pour un seul d’entre eux, de son compagnon. Le ratio pour les hommes est d’un décès tous les 11 jours en 2016, contre 17,5 jours en 2015.

Les causes du passage à l’acte ne sont pas identiques selon les sexes. L’étude montre que, pour les hommes, le motif principal reste le refus de la séparation. Ensuite, viennent la dispute et la jalousie. Pour les femmes, la cause majeure demeure la dispute, suivie des violences subies, de la séparation ou des difficultés financières.

Les auteurs, qu’ils soient de sexe masculin ou féminin, sont le plus souvent mariés et de nationalité française. Ils commettent leur acte à domicile, sans préméditation, avec une arme à feu pour les hommes et une arme blanche pour les femmes. L’âge moyen des auteurs se situe dans la tranche des 41-50 ans, tandis que celui des victimes dans celle des 51-60 ans, indique l’étude. Enfin, les auteurs de ces homicides n’exercent pas d’activité professionnelle dans 58,70 % des cas, 29,71 % sont sans emploi et 28,98 % sont à la retraite. Les victimes sont elles aussi majoritairement inactives (66,67 %). En 2016, les départements de l’Hérault, de la Moselle, du Nord et du Rhône font partie des plus touchés (cinq cas chacun).

Dans leur communiqué, Gérard Collomb et Marlène Schiappa réaffirment leur « totale détermination pour combattre ces violences insupportables, notamment au travers du 5e plan triennal de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019) et du 1^er plan triennal interministériel de lutte contre les violences faites aux enfants (2017-2019) ».