La ministre des Solidarités et de la Santé a présenté, à l’issue du conseil des ministres du 30 août dernier, une communication relative à la stratégie de prévention en matière de santé. Si la prévention constitue « l’une des priorités du gouvernement », elle est aussi le fil rouge de la politique qu’entend mener Agnès Buzyn en ce début de quinquennat.
La ministre a ainsi révélé que la prévention et la promotion de la santé constitueraient un « axe central » de la nouvelle stratégie nationale de santé. Celle-ci devrait comprendre sept objectifs, parmi lesquels la prévention des maladies infectieuses, la lutte contre les conduites addictives, la promotion de la santé mentale, l’amélioration du dépistage et la prévention de la perte d’autonomie. « Une attention particulière devra être apportée aux enfants et aux jeunes », a ajouté la ministre. Cette dernière a précisé le calendrier de son travail lors des universités d’été de la Fédération hospitalière de France (FHF), organisées le 5 septembre. Elle a ainsi indiqué que la première version de la stratégie sera « proposée à la concertation […] de tous les acteurs à partir du 12 septembre » et fera l’objet d’un décret « fin décembre ».
La ministre a aussi annoncé à la FHF l’élaboration prochaine d’un plan national de santé publique, qui devrait être rédigé d’ici à « mars-avril 2018 ». Ce plan devrait rassembler « les nombreux plans de santé publique existants » afin de leur donner un « cadre partagé » et de « renforcer leur cohérence ». Ses objectifs et son suivi devraient être basés sur « les résultats obtenus en matière d’expérience patients et d’amélioration de la santé ».
Agnès Buzyn souhaite également renforcer la coopération entre son ministère et celui de l’Education nationale autour de la médecine scolaire et de la formation à une alimentation et des modes de vie sains. Elle a, en outre, indiqué que « l’implication des professionnels de santé dans la prévention sera renforcée dans le cadre d’accords conventionnels ». Selon la ministre, la prévention doit être « mieux » intégrée au sein des outils de formation et d’information des professionnels de santé. Et d’ajouter que la prévention devra aussi devenir une « part intégrante de la culture et des objectifs » des services publics, des collectivités locales, des entreprises, ainsi que d’autres acteurs de la société civile.
Autres chantiers : un comité interministériel pour la santé devrait se réunir au mois de novembre, a signalé la ministre. Cette dernière a, en outre, indiqué à la FHF qu’un plan de lutte contre les déserts médicaux sera présenté « début octobre » afin de mettre fin aux inégalités d’accès aux soins.
En sus de ces déclarations, Agnès Buzyn a exprimé sa volonté de procéder à un « changement culturel » et de méthode. Son objectif est, en effet, de passer non plus par une loi de santé mais par la concertation pour « libérer de nouveaux modes organisationnels » excluant le « travail en silos ». Elle a, de surcroît, affirmé vouloir mettre fin aux dérogations à l’adhésion aux groupements hospitaliers de territoire dont bénéficient actuellement certains établissements en psychiatrie(1).