Réunis le 28 août à l’Elysée, les chefs d’Etat et de gouvernement allemand, français, espagnol, italien, tchadien, nigérien et libyen ont adopté une feuille de route afin d’endiguer la migration irrégulière et d’améliorer l’application des règles en matière d’asile.
Devant ses homologues, Emmanuel Macron a plaidé en faveur d’une identification des personnes admissibles au droit d’asile depuis le Tchad et le Niger, sous la supervision du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Outre l’endiguement de l’immigration clandestine et la lutte contre les filières de passeurs, l’objectif ici poursuivi est de dissuader des personnes non éligibles au droit d’asile de prendre « des risques inconsidérés » en traversant la Méditerranée.
Selon la déclaration conjointe des chefs d’Etat, l’identification des réfugiés serait effectuée sur des « listes fermées et selon des critères fixés en commun ».
Les candidats éligibles feraient ensuite l’objet d’une réinstallation vers un pays européen, en lien avec l’Organisation internationale pour les migrations et le HCR. Les personnes ne remplissant pas les critères seraient, pour leur part, renvoyées vers leur pays d’origine « dans la sécurité, l’ordre et la dignité, de préférence sur une base volontaire », indique la déclaration conjointe. Sont ici particulièrement visés les migrants dits « économiques ».
Parallèlement, une coopération en matière de sécurité, militaire notamment, devrait être mise en place sur le terrain afin, en particulier, de lutter contre les réseaux de passeurs. Emmanuel Macron a annoncé qu’une équipe opérationnelle sera constituée « dans les prochains jours » afin de suivre la mise en œuvre de ces mesures sur le terrain.
La déclaration conjointe souligne néanmoins qu’il est nécessaire « que l’Union européenne (en particulier à travers le Fonds européen de développement) et les Etats membres augmentent leur aide au Niger et au Tchad ».
En 2015, lors du sommet sur la migration de La Valette (Malte)(1), l’Union européenne (UE) avait déjà mis en place un Fonds fiduciaire pour l’Afrique, doté de 1,8 milliard d’euros. Et l’UE a versé 10 millions d’euros en juillet dernier au Niger pour lutter contre l’immigration clandestine.