Après avoir passé plus de vingt ans à travailler en maison de retraite, Zazo de la Télindière a acquis quelques certitudes au sujet de la fin de vie. « Je suis pour qu’en France il y ait une loi qui autorise toute personne âgée atteinte de maladie incurable et dégénérative à demander à son médecin une mort rapide et sans douleur, si telle est sans conteste sa profonde volonté, lorsque sa vie n’aura plus rien d’humain », affirme-t-elle dans Bienvenue chez les j’tés. Dans ce petit ouvrage inégal, collection de réflexions sur la vie, la mort, la politique, l’environnement, la soignante s’attarde sur le quotidien des unités pour personnes âgées atteintes de maladies neurodégénératives, sur la dignité, la conscience de soi, la sédation profonde, le suicide assisté… Des réflexions étayées d’anecdotes et d’exemples précis, tirés de son expérience auprès des malades, qui poussent le lecteur à s’interroger. Convaincue que, même atteintes de troubles importants, « ces personnes-là ont une conscience », Zazo de la Télindière a pris une décision : « Si un jour j’ai la maladie d’Alzheimer, je veux partir à mi-chemin de ce travers. […] Placée dans une structure d’accueil, je ne veux pas rester plus de trois ans après mon admission si je suis toujours en vie. Les budgets accordés par ladite société humaine permettent de moins en moins aux équipes d’assurer une prise en charge digne de chacun(e) individuellement. Une aide-soignante n’ayant que deux mains avant de devenir manchote demain. » Et finir ses jours à domicile, avec des aides en permanence ? « Même si j’avais les moyens […], je n’en voudrais pas, assène-t-elle. Une nurse, c’est pour les mômes. Mes neurones ou rien ! »
Bienvenue chez les j’tés
Zazo de la Télindière – Opéra Editions – 12 € – Achat auprès de l’auteure : tél. 06 32 74 23 47 – zazodelatelindiere.blogspot.com