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Rapport Innocenti sur le bien-être des enfants : le bilan français en demi-teinte

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Dans son 14e bilan publié en juin(1), Innocenti, le centre de recherche de l’Unicef, « propose une évaluation du bien-être des enfants dans une perspective de développement durable ». L’organisme s’est pour cela appuyé sur les 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies en septembre 2015. Partant du principe que « le signe le plus révélateur des progrès accomplis par une nation pour atteindre ces objectifs est sans doute la façon dont elle répond aux besoins de ses enfants », le centre Innocenti a classé 41 pays dits « riches » de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en fonction de leurs résultats en matière de bien-être des enfants. Il a sélectionné 25 indicateurs qui portent sur neuf ODD.

La France ne se distingue pas spécialement dans cette évaluation. Elle reste, pour la plupart des indicateurs utilisés, dans la moyenne des 41 pays. Elle est classée en 15e position en ce qui concerne l’objectif numéro 1, « éliminer la pauvreté sous toutes ses formes ». Alors qu’en 2014, 17,7 % des enfants français âgés de 0 à 17 ans vivaient dans un ménage dont le revenu est inférieur à 60 % du revenu médian (contre une moyenne globale de 21 %), la pauvreté des enfants y a été réduite de 48 % entre 2008 et 2014 grâce aux transferts sociaux. Cette performance est au-dessus de la moyenne de 37,5 %, mais loin derrière celles des pays nordiques, tels que la Finlande (66 %), l’Islande (65 %), la Norvège (64 %) et le Danemark (61 %). Sur le plan de la « pauvreté multidimensionnelle », alors qu’en Europe(2) un enfant sur trois (34,7 %) « est en butte à des privations dans au moins deux domaines » (nutrition, vêtements, ressources éducatives, activités récréatives, intégration sociale, accès à l’information et qualité du logement), ce taux est de 31 % pour la France.

Sur le deuxième ODD (« éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable »), la France arrive en 7e position : 6 % des enfants de moins de 15 ans vivant avec une personne déclarent connaître l’insécurité alimentaire, contre une moyenne de 12,7 %. Un taux français a priori faible, mais « compte tenu de l’abondance de ressources alimentaires disponibles, l’insécurité alimentaire chez les enfants n’est en aucun cas acceptable », relève Innocenti.

Hausse des troubles mentaux

Quant à l’objectif numéro 3 (« permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge »), la France est en 17e position du classement. Parmi les cinq indicateurs retenus pour cet ODD (taux de mortalité néonatale, taux de suicide chez les adolescents, maternités précoces…), l’Hexagone est au-dessus de la moyenne pour le pourcentage d’adolescents qui indiquent ressentir au moins deux symptômes psychologiques (dépression, irritabilité, nervosité, troubles du sommeil) plus d’une fois par semaine : 27,9 % contre une moyenne de 23,1 %. Globalement, « l’enquête met en évidence une hausse des déclarations de troubles mentaux dans de nombreux pays à revenu élevé », constate Innocenti.

En queue de peloton pour les inégalités

Les indicateurs relatifs à l’objectif numéro 8 (« promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous ») montrent que le taux de jeunes âgés de 15 à 19 ans non scolarisés, sans emploi ni formation, est de 7,9 % en France, contre une moyenne de 7,1 %, et que 7,8 % d’enfants de moins de 18 ans vivent dans des ménages sans emploi en France, contre 9 % dans l’ensemble des pays étudiés.

Enfin, c’est dans le champ de la réduction des inégalités (ODD numéro 10) que la France enregistre sa plus grande contre-performance, en se plaçant en 34e position. Ce critère combine trois indicateurs : l’indice de Palma – qui permet de calculer le rapport entre la part de revenu détenue par les 10 % des ménages avec enfants les plus aisés et la part des 40 % les plus pauvres –, les inégalités dans la partie inférieure de la distribution et l’influence de la situation socio-économique sur les résultats des élèves dans trois matières (lecture, mathématiques et sciences). Cet indicateur révèle les fortes inégalités en France, puisque c’est le pays, parmi les 39 étudiés dans ce domaine, où l’environnement socio-économique a l’incidence la plus importante sur la réussite des élèves. En outre, la France fait partie, avec la Finlande et la Corée du Sud, des trois pays où les inégalités se sont creusées dans ce domaine entre 2006 et 2015.

Notes

(1) « Construire l’avenir : les enfants et les objectifs de développement durable dans les pays riches » – En ligne sur www.unicef-irc.org.

(2) Cet indicateur n’a pas pu être mesuré sur l’ensemble des 41 pays étudiés.

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