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Une expérimentation, quatre projets

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Le cadre de l’expérimentation des référents de parcours a volontairement été laissé souple. Chaque département s’est donc saisi à sa manière du dispositif et de sa mise en place. Avec parfois des divergences.

Paris, Bas-Rhin, Pas-de-Calais, Ariège… Quatre départements et autant de spécificités, qui se reflètent dans l’expérimentation des référents de parcours menée dans certains de leurs territoires. Tout d’abord, le mode de nomination des référents varie. Dans le Pas-de-Calais, le Bas-Rhin et l’Ariège, ils sont choisis lors d’une commission qui regroupe les bénéficiaires et leurs intervenants. La personne accompagnée donne son avis sur le référent qu’elle souhaiterait avoir. A Paris, ce processus se fait en plus petit comité. Un travailleur social présente la « référence de parcours » au bénéficiaire, puis fait la liste avec lui de tous ses intervenants, avant de le laisser choisir unilatéralement celui qui coordonnera les interventions.

Différents publics

Si, selon le cahier des charges, l’expérimentation porte sur « les personnes en grande difficulté sociale et aux situations complexes », les publics ciblés ne sont pas les mêmes. L’Ariège s’est penchée sur les bénéficiaires de minima sociaux, dont les jeunes entre 18 et 25 ans. « Nous sélectionnons des personnes fragiles, en situation de précarité et sans projet d’insertion, des situations souvent bloquées dans un mode d’accompagnement dit “classique” », détaille Sylvie Moskal, pilote de l’expérimentation dans l’Ariège. Le Pas-de-Calais se concentre sur les familles avec RSA (revenu de solidarité active) ou monoparentales, rencontrant des problèmes éducatifs mêlés à des difficultés de logement, d’insertion… A Paris sont concernées des personnes accompagnées par au moins deux services sociaux, dans deux arrondissements : le XIe et le XIIIe. Seul le Bas-Rhin dénote quelque peu, en ayant pris le parti d’expérimenter sur un public très large. « Il n’y a pas de critères particuliers, mis à part que l’accent est mis sur des situations complexes qui mettent en scène plusieurs intervenants, comme c’est le cas pour les autres départements », explique Jean-Luc Meng, directeur de projet dans le Bas-Rhin et chef de projet de l’expérimentation.

Mais c’est sur la coordination que les expérimentations se distinguent le plus. Contrairement aux trois autres territoires impliqués, Paris ne considère pas le référent de parcours comme un coordinateur. Si cette fonction est explicitement inscrite dans le cahier des charges de l’expérimentation, dès le départ, le département a précisé prendre des distances sur ce point. Anaïs Lalande, référente de parcours à Paris, témoigne : « La coordination suppose un rapport hiérarchique qui risque de casser toute la dynamique partenariale. Notre rôle est plutôt d’aider à se coordonner tous ensemble. L’idée n’est pas de dire ce que chacun doit faire, mais de trouver ensemble des compromis pour réguler des situations tendues. » Et Sébastien Morel, lui aussi référent à Paris, de compléter : « Nous ne voulons pas donner l’impression que le référent a un choix décisif dans le parcours de la personne accompagnée. La décision est profondément subjective et appartient à la personne. Il est essentiel de garder plusieurs interlocuteurs et de maintenir des espaces ouverts pour lui permettre de faire les meilleurs choix. C’est elle qui décide in fine. » Dans les autres territoires, le référent est au contraire perçu comme le pivot des autres intervenants.

Recouper les expériences

Autant de différences qui expliquent pourquoi, en partie, chaque département n’en était pas au même stade début juin. A ce stade, 22 personnes étaient accompagnées à Paris par 13 référents de parcours. Le Bas-Rhin comptait une douzaine de référents, chargés d’autant de situations. Le Pas-de-Calais travaillait sur une soixantaine de dossiers, par le biais d’une quinzaine de professionnels. Enfin, en Ariège, 25 travailleurs sociaux devaient participer à deux journées de formation-action organisées en juin, avant de lancer le dispositif sur le terrain. Pour Géraldine Botte, pilote de l’expérimentation dans le Pas-de-Calais, « ce ne sont pas des divergences au premier sens du terme, mais des questionnements générés par l’expérimentation que nous devons aborder ensemble pour voir ce qui correspond le mieux à chaque territoire, en fonction de ses particularités. »

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