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L’ONES interpelle la ministre des Solidarités sur la formation et le financement du secteur

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Dans une lettre adressée le 7 juillet à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et transmise à Brigitte Bourguignon, présidente du Haut Conseil du travail social (HCTS) et désormais présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale (LREM), l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) fait part de ses inquiétudes sur la formation et les politiques sociales et médico-sociales.

« Embolisation »

Les travailleurs sociauxfont « les frais en permanence des incohérences d’une gouvernance cloisonnée, en silo, qui multiplie les financeurs et donneurs d’ordres tant au niveau de l’Etat que des régions, des départements ou des municipalités et des intercommunalités », souligne l’association professionnelle,selon laquelle ce manque d’articulation « a pour effet d’éloigner [l’]action publique des besoins et des demandes réels des usagers ». Et de démontrer les conséquences de ces logiques de financement, conjuguées aux rationalisations budgétaires, sur la prise en charge des personnes : « Lorsque, par exemple, pour des adultes porteurs d’un handicap mental pris en charge dans un foyer d’accueil médicalisé, le département et l’ARS [agence régionale de santé], qui sont cofinanceurs, se déchargent l’un sur l’autre pour payer le moins possible, quels sont les effets sur le terrain ? Moins de personnels qualifiés. Une sélection plus draconienne des personnes accueillies, qui délaisse les situations les plus difficiles. Moins de temps passé auprès des personnes. Moins d’actions de socialisation et d’espérance d’une vie en dehors du foyer. Résultat : un maintien du placement et une embolisation institutionnelle qui a des conséquences directes sur la possibilité des jeunes qui quittent [un] IME [institut médico-éducatif] de trouver des places adaptées. » L’ONES dénonce par ailleurs les dérives « qui tendent à faire de plus en plus de place au moins-disant financier », notamment par les appels à projets, et les inégalités de financement entre territoires.

Très réservée sur la réingénierie des formations en travail social, l’organisation estime que « l’évolution actuelle des diplômes vers un modèle où la coordination des actions des autres devient la norme remet en question tant les fondations sur lesquelles repose notre métier que son cadre d’intervention ou ses finalités ». Elle considère que cette fonction « d’“assemblier” ou de coordination est très utile dans de nombreux secteurs et répond à l’évolution des métiers de l’encadrement », mais qu’elle correspond à « un autre métier que celui d’éducateur spécialisé pour lequel le maintien d’une cohérence d’action autour de l’usager est central, mais dont la fonction ne pourrait se résumer à cette seule dimension ». Pour l’ONES, « il pourrait être judicieux de développer une formation professionnelle de coordinateur qui serait connexe au diplôme d’éducateur spécialisé et aux autres diplômes du travail social d’un niveau d’étude similaire ».

« Assèchement de l’offre »

Si « le niveau licence est corrélé à cette évolution, nous préférons renoncer à cette fausse avancée et dénoncerons publiquement cette grave dérive dans la lignée de ce que nous avons déjà écrit au précédent gouvernement », affirme-t-elle. L’association attire également l’attention de la ministre sur l’« assèchement dramatique de l’offre » de formation continue, lié en partie « à des difficultés de mise en place du compte personnel de formation, mais également, depuis quelques années, pour ce qui est de notre corps de métier, aux choix internes de nombreuses associations de réserver le financement des formations de type Caferuis [certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale], Cafdes [certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale] ou similaires, à des personnels déjà en fonction ». Une sorte de plafond de verre pour les éducateurs spécialisés. « Nous souhaiterions que les principes de formation continue dans leurs valeurs de promotion et de développement des compétences puissent être retrouvés et qu’une véritable offre de formation diplômante et complémentaire au diplôme d’éducateur spécialisé puisse être développée durant votre mandat », demande l’organisation.

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