Crise migratoire. Réfugiés. Migrants. Morts en Méditerranée. Sans-papiers. Immigrés… Autant d’assemblages de mots, d’expressions qui font les gros titres et les conversations. Mais de qui parle-t-on ? Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils en France ? Mue par ces interrogations toutes simples, la journaliste et auteure Clémentine Baron s’est rapprochée d’associations d’aide aux migrants pour recueillir leurs témoignages et leur parole. De ces entretiens, elle a tiré 17 récits aussi variés que les trajectoires qu’elle retrace, compilés dans son recueil Les oiseaux migrateurs. Certains, comme Vladimir, ukrainien, Jinjing, chinoise, ou Ewa, polonaise, sont arrivés en France par amour et munis de papiers. D’autres, comme Selva, tamoule du Sri Lanka, ont dû fuir la guerre, la répression, comme Yeshi, tibétain, ou bien la misère, comme Rolande, béninoise. Tous, pourtant, ont un trait en commun : le désir de vivre normalement. « Si un jour j’ai tous les papiers, je pourrai enfin commencer ma vie », espère ainsi Max, 75 ans, guyanien survivant dans une tente en Alsace, qui rêve d’une petite maison et d’une femme qui « l’aimerait pour ce qu’il est ». « Les enfants vont à l’école, on a la maison, les choses rentrent dans l’ordre tout doucement, se réjouit Adrianna, roumaine. Maintenant, il faut juste que je trouve un travail ! » Chacun se souvient également de ces voisins, militants associatifs, travailleurs sociaux, compatriotes ou parfois inconnus qui l’ont aidé à redevenir un citoyen, une personne. « Comme vous et moi, conclut Clémentine Baron, mais avec un petit quelque chose en plus. Un mélange de courage, de patience, de résignation et d’espoir, et une surprenante reconnaissance pour notre pays, peut-être pas toujours méritée. »
Les oiseaux migrateurs
Clémentine V. Baron – Ed. L’Harmattan – 20 €