Les jeunes sans diplôme subissent encore la crise

Les jeunes sortis du système scolaire en 2013 ont connu des débuts professionnels à peine un peu moins difficiles que leurs pairs de l’année 2010, dont le taux d’emploi s’était affaissé trois ans après leur entrée sur le marché du travail. Si ce taux est resté stable pour la génération 2013, l’insertion professionnelle de cette dernière, « nettement moins favorable que celle de la génération 2004 », continue de pâtir des effets de la crise économique de 2008. C’est le constat du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) dans une étude réalisée à partir des données recueillies, en juin 2016, auprès d’une cohorte de 19 500 jeunes entrés sur le marché du travail en 2013, dans le cadre de son dispositif d’enquêtes « Générations »(1).

Si le contexte économique a un effet sur l’insertion professionnelle générale des jeunes, ces enquêtes viennent souligner les inégalités d’accès à l’emploi – en particulier à un emploi de qualité – auxquelles sont confrontés les jeunes d’une même génération. Ainsi, les non-diplômés, dont la part dans la population générale a baissé de 17 % à 14 % entre la génération 2010 et la suivante, ne voient pas leur insertion professionnelle s’améliorer. Trois ans après leur entrée dans la vie active, notent les auteurs de l’étude, « leur taux de chômage, qui avoisine les 50 %, est supérieur de plus d’une vingtaine de points aux niveaux observés pour les générations qui se sont insérées avant la crise. Malgré la part importante des contrats aidés (surtout des emplois d’avenir), le taux d’emploi des non-diplômés atteint péniblement 40 %. »

Seuls 32 % des non-diplômés ont accédé rapidement à leur premier emploi et moins de 12 % ont connu une situation d’emploi quasi permanente depuis. A l’inverse, 31 % d’entre eux n’ont occupé aucun emploi en trois ans… Et quand les jeunes non-diplômés sont en emploi, ils occupent plus souvent que la moyenne des postes à temps partiel et faiblement rémunérés.